Avec l’idéal de minceur actuel, les produits allégés représentent un créneau plus que rentable pour les commerçants. Résultat: de plus en plus d’aliments possèdent un équivalent «light». Pour vérifier s’ils sont vraiment moins énergétiques que les autres, la rédaction de Bon à Savoir a acheté différents produits (chips, chocolat, mais aussi yoghourt nature, pizza, etc.) dans leurs deux versions et a comparé les étiquettes, avant de demander l’avis d’une diététicienne.
Trois catégories
«Il existe trois catégories de produits allégés» (1), explique Bernard Klein, chimiste cantonal vaudois:
• Ceux «à valeur énergétique réduite», dont la valeur énergétique doit être au moins 30% inférieure à celle du produit classique.
• Les «pauvres en calories», dont la valeur énergétique est réduite de moitié et ne doit pas dépasser 50 kcal pour 100 g.
• Les «pauvres en sucre», dont la teneur en glucides (sucres) doit être de 40% au maximum par rapport à celle du produit normal (2).»
Attention aux termes!
En tenant compte de ces données, d’abord une bonne nouvelle: les produits désignés comme «light», «légers» ou «allégés» respectent généralement la loi. Les aliments des lignes allégées Lifestyle (Coop) et Slimline (Migros), également. Mais attention aux messages ambigus: certains fabricants se contentent en effet de mettre en évidence un taux de graisse ou de sucre plus bas, ou donnent au produit un nom incitatif, ce qui leur évite de devoir se conformer à la législation imposée pour la mention «light»! Exemple: les chips Cractiv, qui affichent «33% de graisse en moins», mais dont la valeur énergétique est seulement de 12,3% inférieure à celle de leur équivalent Classic. Néanmoins, grâce à l’Ordonnance fédérale sur les denrées alimentaires (3), on évite les termes pouvant prêter à confusion en donnant, par exemple, une fausse idée d’un possible amaigrissement grâce au produit.
L’utilité des produits «light» ne convainc pas entièrement la diététicienne Nicole Maret, d’Yverdon. Elle estime en effet qu’ils sont «la preuve positive qu’on peut enlever de la matière grasse aux aliments, et donc manger moins énergétique». Mais elle insiste sur le fait qu’une petite portion d’aliments classiques est aussi peu calorique et bien meilleure qu’un produit «light».
Pour la spécialiste, ces produits donnent bonne conscience à la personne qui les consomme, ce qui pousse à en manger plus. Or, les calories s’accumulent malgré tout! Ils n’ont, d’autre part, pas le même goût que les aliments traditionnels, du fait que la graisse est un soutien de flaveur (sensation provoquée par le goût et l’odeur). Résultat: le consommateur risque d’en manger… puis de se ruer malgré tout sur le produit traditionnel pour satisfaire son envie. Enfin, ils sont généralement plus chers que les aliments classiques (tel a en tout cas été le cas dans notre sélection, excepté la mayonnaise «light» Thomy). Cette différence de prix est due au fait que la graisse est remplacée par de nombreux épaississants, au prix élevé.
Gérer le «light»
«L’allégé est avant tout un argument de vente», résume Nicole Maret. Afin de le gérer au mieux, elle donne donc les conseils suivants:
• Lorsqu’on mange un produit allégé à la place d’un classique, en consommer exactement la même quantité.
• Préparer ses repas soi-même. Ainsi, par exemple, une pizza avec peu de fromage sera plus économique et aussi peu calorique qu’une pizza précuite allégée.
• Limiter la consommation de produits gras et sucrés tels que les chips, chocolats et gâteaux. Même allégés, ceux-ci restent extrêmement caloriques.
• Ne pas croire que les produits sans sucre avec mention «convenant aux diabétiques» sont allégés. Au contraire, ils comportent souvent plus de graisses que leur équivalent traditionnel.
• Ne pas diaboliser les produits classiques, mais prendre simplement en compte leur valeur énergétique. Exemple surprenant: une barre d’une plaque de chocolat (soit 20 à 25 g) renferme quasi le même nombre de calories qu’un yoghourt nature!
Véronique Kipfer
(1)Ordonnance sur les denrées alimentaires, art. 174 et 175.
(2)Seule exception: le pain et les produits de boulangerie, où elle est fixée à 30% au maximum.
(3)Art. 19, «Interdiction de la tromperie».
boissons light
Parfois très caloriques!
On le sait, un litre de Coca-Cola light ne renferme que 2 calories. Le Lipton Ice Tea en contient aussi très peu. Mais du fait que le sucre permet d’accentuer le goût et est difficilement remplaçable par des édulcorants, certaines boissons «light» en comportent en quantité et sont donc très caloriques. Exemples: un litre d’Ice Tea Classic Light de Coop contient 26 grammes de sucre. L’Ice Tea «light» en poudre encore plus:
36 grammes par litre pour celui de Coop et 45 grammes pour celui de Migros. Il s’agit donc d’être attentif aux valeurs énergétiques de chaque produit et de ne pas se laisser piéger par la mention «light».