Changer d’avis peut coûter cher. Paul Dralants de Chermigon (VS) a été à deux doigts d’en faire l’expérience. En automne dernier, peu après l’annonce des nouvelles primes de l’assurance maladie, notre lecteur a rempli deux «propositions d’assurance» auprès d’Assura et de la CPT: une pour la base et une autre pour une complémentaire.
Après avoir comparé les conditions, il a finalement préféré ne rien changer, et a donc fait part de sa décision à la CPT et à Assura. La première a accepté sa demande. Toutefois, comme elle avait déjà envoyé une attestation d’affiliation à la caisse de notre lecteur, elle lui a rappelé qu’il lui incombait, d’informer son assureur de ce changement.
Pieds et poings liés
En revanche, Assura s’est montrée plus tatillonne. Elle n’a résilié l’assurance maladie de base de Paul Dralants seulement après que celui-ci a pu démontrer qu’il était toujours affilié auprès de son ancien assureur. En revanche, elle s’est montrée intransigeante pour la complémentaire ainsi qu’elle en a légalement le droit.
En effet, parapher une telle proposition revient, dans les faits, à conclure un contrat. Contrat qui engagera ensuite le client pendant toute la durée indiquée pour la simple et bonne raison que, dans le jargon des assurances, c’est le client potentiel qui propose «sa candidature» à la compagnie. Et non pas le contraire. Lequel est ensuite libre de l’accepter ou de la refuser dans un délai de quatorze jours, voire un mois si un examen médical est requis. S’il donne son feu vert, ce qui a été le cas de Paul Dralants, le contrat est réputé conclu.
Malentendu sur les mots
«Il s’agit d’un malentendu. Il y a eu une confusion sur les mots», explique notre lecteur. Je désirais simplement pouvoir comparer les nouvelles primes pour l’année 2016. A aucun moment, je n’ai pensé souscrire une assurance», poursuit-il. Impuissant, il a alors demandé conseil à sa protection juridique. Grâce à une médiation de celle-ci, Assura a finalement fait un geste et accepté, «à bien plaire» d’annuler la police de Paul Dralants même si, légalement, rien ne l’y obligeait.
Pour éviter ce genre de mésaventure, il convient d’être vigilant. D’autant que les assurances ne font pas partie des contrats annulables dans un délai de quatorze jours (lire Changer d’avis: oui ou non?). Lorsqu’on souhaite uniquement comparer les primes pratiquées par les différentes compagnies, il faut faire une demande d’offre. Purement informative, elle n’engage à rien.
Chantal Guyon