En Suisse, les employés sont plutôt mal assurés en cas de longue maladie. Légalement, ils touchent en effet leur salaire pendant trois semaines durant leur première année de service, pendant un mois durant la deuxième année, 3 mois durant la 3e et la 4e année, etc., jusqu’à 10 mois au plus dès la… 40e année de service!
Fort heureusement, de nombreux contrats et conventions collectives prévoient nettement plus. La plupart des entreprises continuent en effet de payer le salaire à l’aide d’une assurance collective d’indemnités journalières. «Cependant, confirme Nicola Waldmeier, consultant à VZ VermögensZentrum, on trouve aujourd’hui encore des sociétés qui n’ont rien prévu de tel!» Il ne reste alors qu’un seul moyen: contracter une assurance individuelle.
Or, comme souvent, il existe de grosses différences entre les primes et les performances de chaque prestataire (voir tableau). «Il est donc indispensable, estime Nicola Waldmeier, de demander plusieurs offres afin de choisir la mieux adaptée à sa situation personnelle».
Deux types d’assurance
Les assureurs proposent deux types d’assurance d’indemnités journalières:
- L’assurance dommage, où le montant de l’indemnité ne fera que compenser la perte réelle de salaire. Un éventuel revenu supplémentaire (par exemple une rente d’invalide) sera donc pris en considération de façon à ce qu’il n’y ait pas de surindemnisation.
- L’assurance de sommes, en revanche, ne connaît pas ce genre de restriction. Les indemnités journalières sont versées en sus des autres prestations: il suffit qu’un médecin déclare l’assuré inapte au travail. Mais les primes d’une telle assurance sont évidemment plus élevées.
Dans les deux cas, les indemnités sont proportionnelles au degré d’incapacité. Exemple: une incapacité de 50% donne droit à 50% de l’indemnité assurée.
Quelques compagnies (Visana, Groupe Mutuel, Winterthur et Zurich) accordent une pleine indemnité dès que l’incapacité de travail atteint 66,67%.
Les indemnités assurables sont limitées (le maximum variant entre 300 et 685 fr. par jour selon les compagnies). Elles sont versées durant 720 jours au plus: lorsque l’incapacité de travail se prolonge, ce sont l’assurance invalidité (AI) et la caisse de pension qui prendront le relais.
A l’inverse, le délai d’attente (période entre le début de la maladie et le versement de la première indemnité) varie selon le règlement de l’assureur, mais aussi selon le choix de l’assuré. Exemple: un employé qui a droit à trois mois de salaire en cas de maladie contractera une assurance individuelle dès le 91e jour. Il fera ainsi quelques économies, car, en toute logique, plus le délai d’attente est long, plus les primes sont basses.
Le montant de la prime est par ailleurs déterminé en fonction du gain assuré, de l’âge de la personne concernée (cf. tableau), plus rarement du canton de domicile.
Martin Stutz / yac
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