Un espion mal connu
Grâce au réseau numérique vous pouvez
identifier celui qui vous appelle, à son insu. Service ou intrusion dans la vie privée?
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Bon à Savoir 03-1997
03.12.1997
Ellen Weigand
Amateurs de farces téléphoniques, votre heure a sonné ! Toujours plus d’interlocuteurs peuvent vous identifier sans même décrocher. Cela grâce à SwissNet, le réseau numérique RNIS/ISDN, qui transmet le numéro de l’appelant.
Mais à quoi sert vraiment cette identification? «Cela nous facilite la facturation ou la détection des harceleurs téléphoniques. Et cela peut améliorer la sécurité», explique Jacques Bettex, porte-parole de Swisscom. Quelqu’un pris dans un inc...
Amateurs de farces téléphoniques, votre heure a sonné ! Toujours plus d’interlocuteurs peuvent vous identifier sans même décrocher. Cela grâce à SwissNet, le réseau numérique RNIS/ISDN, qui transmet le numéro de l’appelant.
Mais à quoi sert vraiment cette identification? «Cela nous facilite la facturation ou la détection des harceleurs téléphoniques. Et cela peut améliorer la sécurité», explique Jacques Bettex, porte-parole de Swisscom. Quelqu’un pris dans un incendie, qui, dans la panique, ne parvient pas à donner son adresse, peut ainsi être identifié par les pompiers.
Sphère privée
Pour Swisscom, c’est donc une prestation supplémentaire, d’ailleurs tout à fait légale et non contestée par le préposé à la protection des données. Pour d’autres, comme une de nos lectrices, Carol Gachet, c’est parfois une intrusion dans la sphère privée: «Un jour, j’ai appelé un magasin pour un renseignement. Il y avait un répondeur, mais je n’ai pas laissé de message. Pourtant, peu après, on m’a rappelée du magasin.» Car SwissNet permet aussi de relever les numéros des vingt dernières personnes ayant tenté de téléphoner. «Cela m’a dérangée, car je veux pouvoir décider moi-même si et quand j’appelle quelqu’un.» Cette liberté persiste, mais elle se paie: 15 fr. de frais pour la suppression de l’identification (à demander au service du même nom). Quant aux services de secours, police, etc., ils continueront cependant à pouvoir identifier tous les appelants.
M. Bettex rappelle que cette identification n’exclut ni tact, ni politesse. Ainsi, même si vous savez qui vous appelle, inutile de le saluer directement par son nom d’un air narquois.
Enfin, rassurons les utilisateurs de la Main tendue (tél. 143): ses responsables se sont formellement engagés à ne pas utiliser SwissNet pour continuer à garantir l’anonymat, assure la directrice, Danielle Kleinmann.
Ellen Weigand