Suite aux nombreux drames provoqués notamment par des chiens de combat, la Journée mondiale de protection des animaux était placée, le 4 octobre dernier, sous le signe du chien. Car le meilleur ami de l’homme devient parfois son ennemi.
En 1998, 192 personnes sur 100 000 ont subi des morsures canines en Suisse, et la plupart des victimes (82%) connaissaient l’animal.
60% de ces agressions sont perpétrées sur des enfants. D’où un premier conseil: ne laissez jamais des enfants seuls avec un chien. Il peut subitement changer et devenir agressif pour des raisons de santé; ou il peut vouloir se défendre, par exemple face à un geste ou bruit inattendus ressentis comme une menace.
Toutes les races
S’il est impossible d’exclure tout risque – le chien reste un animal – une éducation adéquate prévient bien des problèmes, souligne Marc Vallois. Cet éducateur de chiens, éleveur, expert cynologue et ancien formateur de brigades canines de la police française travaille depuis 32 ans avec des chiens*.
Quelle que soit sa taille ou sa race, un chien doit être éduqué au plus tôt. Pour cela, il est conseillé de commencer par une école de chiots. C’est d’ailleurs l’une des solutions préconisées par les spécialistes pour diminuer les risques d’agression. «L’objectif est la socialisation précoce des animaux, explique Marc Vallois. Ils jouent entre eux, s’habituent à croiser d’autres chiens, de races et de tailles différente. De préférence dans les endroits où ils rencontrent des promeneurs, cyclistes, joggeurs, etc., pour apprendre à ne pas en avoir peur.
»Ces cours servent aussi à déjà faire comprendre au chiot les ordres auxquels il devra obéir dans un deuxième temps. Quant au maître, il en apprend davantage sur l’animal et s’évite les erreurs d’éducation.»
Pas d’attaque!
Vers 5-6 mois commence le dressage. Marc Vallois fixe quatre ordres principaux à apprendre à l’animal: revenir vers son maître dans toute situation, marcher en laisse sans tirer, s’arrêter sur demande et rester où il est. Mais il refuse de donner des cours de défense: «Une bête dressée pour l’attaque et mal maîtrisée peut devenir une arme dangereuse!»
L’éducation doit être un jeu à exercer de manière décontractée et sans crier: «Si ce n’est pas un plaisir pour le chien, il sera difficile de le faire obéir.» Une réflexion importante à l’heure de choisir un cours, car il est difficile de donner des critères de choix objectifs. A éviter toutefois: les cours avec trop de participants, moins efficaces, et trop éloignés de la réalité où l’on rencontre rarement des dizaines de chiens à la fois.
Prix variables
Autre critère: le coût, fort variable. Marc Vallois, indépendant, facture 40 fr./personne pour les groupes (durée: 45 à 90 minutes; cours individuels: 90 fr.). Libre aux maîtres de définir le rythme auquel ils suivent les cours.
Les membres de la Société vaudoise de protection des animaux paient 10 fr. le cours individuel d’une heure (cotisation min. 3 fr./an). Et la Société d’éducation cynologique de La Chaux-de-Fonds propose un abonnement de 50 fr. pour dix cours à la carte. Ensuite, l’on peut devenir membre, et ne payer plus que la cotisation annuelle de 80 francs.
Pour trouver un cours d’éducation canine dans votre région, adressez-vous à la Fédération cynologique suisse**. Ellen Weigand
*Marc Vallois, Rue du Midi 2, 1522 Lucens, secrétariat tél. (021) 906 71 42.
**Fédération cynologique suisse, vice-président Mike Seider, rte des Dailles 170, 1619 Les Paccots, www.fcs.ch
conseils pour débutants
Patience indispensable
Le maître mot pour éduquer un chien, c’est la p-a-t-i-e-n-c-e. Il apprend facilement, mais avec le temps.
• Propreté: à l’arrivée du chiot à votre domicile, avant d’entrer, faites-le tour du jardin / de l’immeuble pour qu’il se soulage à l’extérieur. Sortez-le toutes les 2 heures, et après chaque repas. La nuit, placez-le dans un endroit ouvert, mais limité, tel un parc pour enfants: s’il manque d’espace il se retiendra. En cas d’accident, ne le grondez que si vous le prenez sur le fait. Il ne comprendra pas s’il est réprimandé après.
• Promenade: faites des promenades d’une dizaine de minutes seulement. Tout simplement pour des raisons physiques (c’est encore un «bébé»), et parce que, si le dimanche vous l’emmenez en de longues balades, il s’ennuiera la se-
maine tout seul et risque de faire des dégâts.
• Education: au début, et surtout si vous manquez d’autorité, rendez le chiot dépendant de vous – n’allez pas le caresser, mais laissez-le venir à vous – jusqu’à ce qu’il obéisse. Sinon, c’est lui qui prendra son indépendance!
Promenez-le dans des lieux inconnus, pour l’habituer à diverses situations (rue, magasin, campagne, etc.). Et vous y serez son seul repère, un point important pour lui apprendre le rappel.
Utilisez des mots simples à mémoriser – assis, viens, reste. Pour les interdits, utilisez un «non» bref et ferme.
• Erreur fréquente:
Ne tirez jamais sur ce qu’un chien a dans sa gueule, par exemple. sa laisse. C’est un jeu qui l’excite et qui peut le rendre agressif. Prenez-lui doucement l’objet.