Un annuaire bien trop cher

Depuis plusieurs années, des guides régionaux tentent de faire débourser un maximum aux entreprises romandes. Un imprimeur nous a confié sa mésaventure avec une société française.

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Bon à Savoir 02-2005

09.02.2005

Yves-Alain Cornu

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Mot de passe oublié?

Les faux registres du commerce et autres annuaires professionnels continuent de faire des ravages en Suisse romande. Nouvel exemple avec le cas de Yves Marsens, imprimeur à Lausanne: démarché par téléphone, notre lecteur apprend que pour 480 e, il pourra figurer une année entière sur le site www.guide-des-regions.ch, qui promet une sélection rigoureuse des professionnels de la région. Convaincu par le téléphoniste, il accepte de recevoir un contrat par fax et de le retourner, signé.
Un peu plus tard, il reçoit un appel signalant qu’il lui reste encore près de 6000 e à payer, faute de quoi il se retrouvera aux poursuites... En relisant son contrat de plus près, il remarque que le prix indiqué n’a rien à voir avec celui annoncé par téléphone: 480 e… par mois! Et s’aperçoit en même temps sur l’internet que le guide ne contient presque aucune adresse. Après avoir tenté plusieurs fois, en vain, de contacter le responsable des Editions du Château, à Vincennes près de Paris, notre lecteur fait appel à Bon à Savoir.

Mystérieux imposteurs
Nous avons eu plus de chance, puisque Gérard Bellaiche, gérant de la maison d’édition française, répond à notre appel: «Nous sommes victimes de sociétés bidons qui se font passer pour nous, nous a-t-il assuré. Nous avons déjà reçu une trentaine de plaintes pour des factures allant jusqu’à 50 000 e! Mais je vous assure qu’elles ne viennent pas de nous. D’ailleurs nous avons dépo-sé une plainte en décembre pour arrêter ces usurpateurs.»
Et pourquoi cet annuaire ne contient-il presque pas d’adresses? «Nous laissons volontairement les rubriques vides, afin que les imposteurs ne puissent avoir connaissance de nos clients et nous les piquer, répond l’éditeur. Et le site est encore jeune: il est donc normal qu’il ne soit pas complet.» Bonjour l’absurdité!
Des explications qui laissent Yves Marsens songeur. D’abord parce que le contrat mentionne bel et bien la somme de 480 e par mois. Mais aussi parce que – nous le lui avons appris – le Tribunal de grande instance de Créteil, en France, n’avait toujours pas enregistré, un mois plus tard, de plainte des Editions du Château.
Une seule conclusion s’impose donc: avant de signer un contrat ou de payer la facture d’un registre de professionnels, il faut toujours s’assurer du montant à payer, que l’annuaire existe bel et bien, et que son contenu vaut le prix demandé!
Yves-Alain Cornu

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