Tu parles de vacances!

De douteux intermédiaires profitent des propriétaires déçus d’appartements en «multipropriété».

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Bon à Savoir 09-2001

12.09.2001

Eric Jaquier / SR

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Depuis 1995, Catherine Fosserat est la «malheureuse» propriétaire d’une semaine de vacances à temps partagé – ou timesharing – aux îles Canaries. Elle essaie de s’en défaire via de petites annonces. En vain... Et ce serait plutôt une preuve de bon sens de la part des acheteurs potentiels! En effet, en acquérant une semaine de vacances «en multipropriété», on achète en réalité le droit d’occuper épisodiquement un logement pour une durée déterminée. Il ne s’agit donc pas d’un investissement immobilier, contrairement à ce que le terme de «multipropriété», utilisé abusivement par les vendeurs, laisse croire!
Mme Fosserat est donc surprise lorsque la société Buckingham Land Incorporated la contacte en avril dernier. Elle lui fait miroiter l’existence d’un acheteur potentiel, prêt à lui verser 20 000 fr. pour sa semaine de vacances, soit le prix espéré.
A en croire l’habile intermédiaire, basé en Espagne, il suffirait à Catherine Fosserat de se rendre à Malaga pour signer l’acte de vente. Et le prix du voyage lui serait remboursé dès l’affaire conclue. D’abord méfiante, notre auditrice accepte finalement de se rendre à Malaga.

Un bon filon
Son rendez-vous à l’agence, fixé le jour de son départ à 10 h, est repoussé en fin de matinée. Elle a donc juste le temps de signer les papiers réglant la vente et de sauter dans son avion. Une ruse de Buckingham Land Incorporated pour qu’elle signe en hâte un contrat (qui n’a rien à voir avec un contrat de vente...) l’engageant à verser d’avance une commission sur la vente: 5700 fr. sur le champ et le solde de 13 000 fr. dans les 30 jours. Soit un montant presque égal au prix de la semaine de vacances!
De son côté, l’intermédiaire essayera de vendre la semaine de vacances au double de sa valeur, soit 40 000 fr. Mais il y a fort à parier que l’affaire ne sera jamais conclue! Et le client ne pourra que tenter de récupérer la somme déjà versée à l’agence: percevoir à l’avance une commission sur une vente hypothétique est, en effet, une méthode typique de ce genre d’intermédiaires.
Par chance, Catherine Fosserat a refusé de verser l’avance que lui réclamait Buckingham Land Incorporated. Dans l’histoire, elle n’a donc perdu que le prix du voyage et de l’hôtel. Mais l’agence aurait pu lui réclamer son dû, car elle avait tout de même signé le contrat. On ne le répétera donc jamais assez: ne signez jamais rien avant d’avoir mûrement réfléchi et surtout pas entre deux avions!
Eric Jaquier

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