Déjà très répandus dans les habitacles des automobiles, les récepteurs GPS gagnent à présent les activités de plein air. Ils permettent ainsi aux randonneurs de trouver leur chemin aisément. Mais le système en lui-même est identique: naguère développé à des fins militaires, le GPS (pour Global Positioning System) permet de se repérer, quelles que soient les conditions météorologiques grâce à un dispositif de 24 satellites gravitant à 20000 km d’altitude.
Nous avons ainsi testé sept récepteurs GPS d’extérieur («outdoor»), tous capables d’afficher des cartes (lire encadré ci-dessous). Résultat: les modèles Oregon 450 T et Dakota 20, tous les deux de la marque Garmin, sont les seuls à obtenir l’appréciation «très bon» (voir tableau en page 28).
Bien que diversement notés, la plupart des appareils se révèlent d’une grande précision. Dans des conditions optimales, leur capacité de réception est exacte à un ou deux mètres près. Mais, lorsque des obstacles se dressent entre le GPS et le ciel, par exemple dans une forêt dense, la précision n’est plus au rendez-vous, avec des écarts mesurés jusqu’à 20 mètres par rapport au lieu de position.
Recherche de la position
En toutes circonstances, l’appareil le plus précis est le modèle GPSMAP 60 CSx, toujours de la marque Garmin. Le moins bon est l’Active 10 du fabricant Satmap. Il faut en effet attendre plus de deux minutes avant qu’il ne donne un résultat satisfaisant, temps de démarrage compris. Le Garmin, lui, indique la position après 40 secondes seulement.
La durée de la charge, mesurée avec la luminosité maximale offerte par l’écran, varie considérablement d’un appareil à l’autre. Là encore, les appareils de Garmin ont une longueur d’avance: leur batterie ne s’épuise qu’après 11 heures, voire 14 heures d’utilisation. De leur côté, le Sportiva de TwoNav et l’Endura Safari de Lowrance fatiguent après cinq heures seulement.
Tracer un itinéraire
La planification d’itinéraires (lire encadré «Comment ça marche?» en page 29) est aisée d’utilisation sur presque tous les appareils. Seul, le Satmap obtient l’appréciation «satisfaisant»: les trajets ne peuvent être créés que sur internet. Pour tous les autres GPS, aucune connexion internet n’est nécessaire, les logiciels étant soit fournis avec l’appareil, soit téléchargeables.
Cartes topographiques
Si tous les GPS disposent de cartes préinstallées, leur qualité varie fortement. La plupart du temps, elles ne permettent de s’orienter que grossièrement. La carte d’origine de l’Oregon, de Garmin, est toutefois la plus détaillée. A l’opposé, celle de l’Endura Safari, de Lowrance, est la plus rudimentaire: elle n’affiche que les autoroutes!
Pour faire des randonnées dignes de ce nom, l’utilisateur n’aura souvent pas d’autres choix que d’acheter, en plus, une carte topographique. Chez Garmin, ces cartes (échelles de 1:25 000 et 1:50 000) coûtent 300 fr. si elles sont acquises en même temps que l’appareil, au lieu de 400 fr. Seuls les appareils de Satmap et Mynav sont livrés avec des cartes topographiques, ce qui explique leur prix plus élevé, respectivement 1078 fr. et 1150 fr.
Utilisateurs de Mac: gare!
La plupart des GPS testés sont compatibles avec des ordinateurs tournant sous Windows. Avec Garmin, les utilisateurs de Mac en seront pour leurs frais: les cartes topographiques ne seront que difficilement installables sur leur machine: un PC (ou une émulation PC installée sur le Mac) est nécessaire pour déverrouiller les cartes achetées… Quant aux logiciels de Mynav et de TwoNav, ils ne fonctionnent pas du tout sur les machines à la pomme.
Jeannette Büchel / nz
BONUS WEB: les + et les - des GPS d’extérieur
ACHETER FUTÉ
Choisir un appareil, mode d’emploi
Avant d’opter pour un modèle «outdoor», il faut être attentif à plusieurs aspects.
- GPS hybrides – Faire l’acquisition d’un GPS conçu pour la randonnée et utilisable sur route n’est pas un très bon calcul, car, en voiture, il n’y aura pas de voix pour guider le conducteur, ni d’assistance au trafic (travaux, bouchons). A l’inverse, un GPS routier ne sera que peu d’utilité au randonneur, même s’il peut gérer une cartographie piétonnière: son autonomie est réduite et il sera moins résistant à l’humidité, à la poussière et aux chocs.
- Avec cartographie – Certains GPS ne sont pas conçus pour lire des cartes mais seulement pour diriger (boussole). Etre muni, en plus, d’une carte imprimée est donc nécessaire. A moins d’avoir de bonnes connaissances en topographie, ils sont plutôt déconseillés.
- Autonomie – Pour de longues escapades, un GPS d’extérieur doté d’une faible autonomie ne sert à rien. Le mieux est de privilégier les appareils pouvant loger des piles 1,5 V. Attention toutefois à la durée de vie de celles-ci!
- Boussole magnétique et altimètre barométrique – Vérifier leur présence sur l’appareil convoité. Ils fonctionnent en effet sans réception satellitaire, contrairement à ceux dont les composants sont uniquement électroniques. Ils permettent de connaître sa position sans devoir bouger, à condition bien sûr que le GPS soit allumé.
- Capacité de stockage – Plus la mémoire de l’appareil est importante, plus il sera possible d’y stocker des cartes. A titre d’exemple, l’ensemble des cartes topographiques de la Suisse nécessite environ 400 Mo. Dans l’idéal, le GPS doit avoir une mémoire extensible via un port micro-SD.
- Qualité des cartes – La qualité des cartes (échelle de 1:25 000, mais au minimum de 1:50 000) est déterminante lors de randonnées. Leur lisibilité sur l’appareil est à vérifier par soi-même avant l’achat.
- Manipulation – Même si la convivialité des GPS d’extérieur s’est améliorée, leur manipulation n’est pas toujours intuitive. Elle nécessite une certaine habileté ou quelques heures de prise en main.
- Sécurité – Inutile d’espérer obtenir des informations sur le risque d’avalanche ou d’autres dangers naturels, les GPS ne sont pas équipés de cette fonction. Simples récepteurs, ils ne permettent pas non plus à leur propriétaire d’être retrouvé par les secours. Prudence, donc!
COMMENT ÇA MARCHE
Se diriger avec un GPS d’extérieur
Contrairement aux GPS routiers, les GPS d’extérieur ne guident pas leur utilisateur vers une destination donnée. Avant de partir en randonnée, il faut donc avoir préalablement défini soi-même un itinéraire sur une carte. Cela peut se faire directement sur l’appareil ou, ce qui est plus agréable, sur un ordinateur via le logiciel d’édition de carte. Le trajet désiré, composé de points de passage (par exemple placés sur des embranchements), doit alors être tracé au moyen de la souris. Certains sites (gps-tracks.com, par exemple) proposent même des itinéraires prêts à l’emploi facilement téléchargeables. Une fois importé sur l’appareil, l’itinéraire prend la forme d’une ligne de couleur et la position de l’utilisateur celle d’un triangle.
En plus de planifier un itinéraire, il est possible de mémoriser le trajet effectué ou des points de passage. Grâce à la fonction «Trackback» (littéralement «trace en arrière»), l’utilisateur peut ensuite revenir en arrière. C’est très pratique pour qui souhaite, par exemple, rebrousser chemin ou retrouver sa voiture.
EN DÉTAIL
Les quatre critères du test
Nous avons confié l’analyse des GPS à l’Institut Ipi, spécialisé dans la recherche sur les produits, à Stuttgart, en Allemagne. Voici les critères considérés par les experts.
- Performances
- Précision: quel est le degré de précision de l’indication de la position?
- Durée de démarrage: lorsqu’on l’allume, combien de temps l’appareil met-il pour localiser la position?
- Autonomie de la batterie des piles: quelle est la durée de vie d’une recharge, la luminosité de l’écran étant à son niveau maximal?
- Capacité de la mémoire: quel est l’espace de stockage interne disponible? Quel type de carte mémoire l’appareil prend-il en charge et jusqu’à quelle capacité?
- Maniabilité
- Affichage: quelle est la lisibilité de l’écran à la lumière ambiante? Combien d’informations l’écran affiche-t-il et dans quelle mesure celles-ci sont-elles utiles? Quelle est la qualité de l’affichage de la carte?
- Planification d’un itinéraire: l’utilisateur peut-il aisément créer un itinéraire sur le GPS? Dans quelle mesure un itinéraire peut-il être défini sur ordinateur, puis exporté sur le récepteur GPS?
- Changement de la batterie: la batterie ou les piles peuvent-elles être facilement changées sans perdre des données?
- Portabilité: la forme, le poids et la taille de l’appareil sont-ils adaptés à une utilisation à l’extérieur?
- Polyvalence
- Qualité des cartes: quelle est la taille (superficie représentée et échelle) des cartes préinstallées? Quelle est l’offre en cartes supplémentaires (notamment pour la randonnée)? L’utilisateur peut-il créer lui-même des cartes (par exemple via Google Maps) et les importer ensuite sur le GPS?
- Compatibilité avec un PC: quelles sont les possibilités de planification d’itinéraires et comment fonctionne l’exportation sur le GPS? Les formats courants (tracés, itinéraires et Geocaching) sont-ils supportés?
- Transport: l’appareil est-il livré avec une housse ou un clip? Se fixe-t-il aisément sur un vélo?
- Etanchéité
- L’appareil supporte-t-il une averse sans subir de dommages?