Transfusé sans frais

Une patiente, qui donne souvent son sang, découvre que la procédure est plus complexe lorsqu’on lui en prélève pour elle.

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Bon à Savoir 11-2001

07.11.2001

Sophie Reymondin / Eric Jaquier

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Mon opération aurait coûté moins cher si j’avais reçu le sang de quelqu’un d’autre, s’étonne Hélène Métrailler. C’est du moins ce qu’elle suppose en détaillant la facture d’une intervention chirurgicale subie à la fin de l’année dernière, et en vue de laquelle elle avait fait deux prélèvements de son propre sang. Y figure en effet un montant forfaitaire de 2300 fr. pour l’opération, auquel s’ajoutent 434 fr. comptabilisés par le Centre d’autotransfusion. Notre auditrice se demande alors s’il n’y a pas eu double facturation, mais personne ne peut l’éclairer sur ce point...

Pas un médicament
«Il n’y a pas eu d’erreur, remarque la responsable du Centre. Lorsqu’un malade est transfusé, le personnel médical prend un sachet de sang considéré comme un médicament et par conséquent compris dans le forfait hospitalier. Mais lorsqu’une personne donne du sang pour elle-même, il ne s’agit plus d’un simple produit, mais d’une prestation médicale. C’est pourquoi elle est facturée à part, et c’est l’assurance maladie de base qui la prend en charge».
Autre problème: avant le prélèvement, Hélène Métrailler a dû passer par une consultation payante et remplir un questionnaire avec un médecin. Or, cette auditrice est donneuse depuis plus de 35 ans, et ce même questionnaire, elle le remplit toute seule à chaque fois qu’elle vient au Centre. «Pourquoi me faire payer la consultation lorsque le sang m’est destiné?» se demande Hélène Métrailler.

Meilleure information
La procédure paraît absurde et pourtant les choses se passent ainsi: toutes les personnes qui se font prélever du sang en vue de leur propre opération doivent rencontrer un médecin, qu’elles aient ou non été donneuses par le passé. «Ceci pour plus de sécurité, argumente la responsable du Service d’autotransfusion, mais aussi pour éviter des vérifications compliquées d’un point de vue administratif». Et pourquoi est-ce que personne n’a-t-il donné ces explications à Hélène Métrailler? Apparemment, la communication n’a pas passé: cette auditrice a certes demandé copie de certains documents pour essayer de comprendre, mais sans formuler les questions qu’elle se posait. Et, au Centre d’autotransfusion, personne n’a tenté de connaître la raison précise de ses appels.
Soucieuse d’améliorer la communication, la responsable du Centre a profité de cet incident pour rappeler aux membres de son équipe qu’elle se tient à la disposition des patients perdus dans les méandres de la facturation.
Eric Jaquier

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