Trains sans destination

Après un sondage et un essai l’été dernier, les CFF envisagent la suppression des plaques de destination fixées sur les trains, jugées obsolètes et trop chères.

Sommaire

Bon à Savoir 01-1999

20.01.1999

Dernière mise à jour:
17.02.2023

Ellen Weigand

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Qui n’a pas, une fois au moins, dû courir pour attraper son train, et jeté un dernier coup d’œil sur la plaque de destination avant d’y monter? Un moyen de se rassurer qui pourrait bientôt disparaître: après un essai, l’été dernier, les CFF envisagent de supprimer les plaques de destination, jugées obsolètes.
«Durant l’essai sur la ligne Brigue-Genève, aucun voyageur, pas même un touriste étranger, ne s’est plaint de l’absence de ces plaques», remarque Jean-Louis Scherz, porte-parole de la régie fédérale. Mais un lecteur a écrit à Bon à Savoir pour dénoncer ce qu’il estime être une économie de plus sur le dos de la clientèle des CFF.
Pourtant, les voyageurs ne semblent pas vraiment avoir besoin de ces plaques, comme le montre un sondage des CFF, réalisé avant le test. Objectif: connaître les moyens d’orientation les plus utilisés par les voyageurs. «Dans les grandes stations, ils recourent surtout au panneau central du hall, résume M. Scherz. Ensuite, les voyageurs chevronnés s’orientent à l’aide du télépancartage, c’est-à-dire des panneaux indicateurs posés dans les passages sous voie et sur les quais. Les voyageurs occasionnels, eux, sont souvent un peu anxieux et recourent à tous les moyens mis à leur disposition, y compris aux affiches jaunes posées sur les quais, aux annonces par haut-parleur et aux plaques de destination. Et ils se rassurent encore auprès du contrôleur avant de monter dans un wagon», sourit M. Scherz.
Outre leur caractère obsolète, les CFF mettent en avant le coût de ces plaques: frais de fabrication, rédaction des instructions de montage et planification pour les fixer aux trains. «Mais c’est surtout la manutention qui revient cher. On pour-rait économiser plusieurs millions de francs en les supprimant», note Jean-Louis Scherz, sans vouloir être plus précis.
Cependant, malgré les économies possibles, les CFF n’ont pas encore tranché. La régie se prononcera au plus tôt pour le prochain changement d’horaire, au mois de mai: «Cela reste tout de même un service à la clientèle», commente M. Scherz. Même si parfois un voyageur monte dans le faux train, à cause d’une erreur de plaque de destination! «Les erreurs humaines existent», admet le porte-parole. Mais dans de tels cas, une fois arrivé à sa vraie destination, le voyageur mal orienté peut demander un dédommagement aux CFF.
E.W

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