1. Un peu de doigté
Repousser les cuticules, nettoyer le pourtour de l’ongle, le poncer, puis le recouvrir de substances potentiellement allergènes: autant de gestes qui nécessitent de la styliste un minimum de connaissances, du doigté et un respect de strictes normes d’hygiène. Il faut aussi savoir manier l’appareil à rayons UV dans lequel la cliente glissera sa main. En France, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a récemment publié une directive décrivant les risques encourus.
2. Risques reconnus
Les problèmes ont été identifiés en Suisse, mais aucune directive officielle n’a été publiée. «Certaines substances sont à l’origine de nombreuses allergies, aussi bien chez les stylistes que les consommateurs, reconnaît ainsi Nathalie Rochat, porte-parole de Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV). Les produits cosmétiques utilisés ne doivent pas mettre en danger la santé. Nous recommandons en outre de s’adresser à des professionnels des ongles.»
3. Diplômes à la pelle
S’adresser à une professionnelle: voilà qui devrait garantir d’être en de bonnes mains. Depuis 2013, un brevet fédéral gratifie ainsi les examens des stylistes ongulaires. Au programme des neuf modules de cette formation réservée aux titulaires d’un CFC en esthétique ou dans une autre branche, des connaissances pratiques et théoriques en matière de dermatologie, d’anatomie et de maniement des produits et des appareils.
Inutile, toutefois, d’espérer pousser la porte d’un salon affichant le diplôme, car aucune candidate n’est enregistrée à ce jour, en Suisse romande! Le brevet met-il la barre trop haut? Car, dans ce domaine, les écoles sont légion et les diplômes également. Il est donc difficile, pour la cliente lambda, de s’y retrouver. Christine Braendli, présidente de la Commission d’assurance qualité Suisse pour les brevets fédéraux de la beauté (CAQ) recommande de s’adresser à une styliste arborant une certification de qualité et ayant au moins suivi un cursus reconnu.*
4. Le Far West des « nails bars »
Dans ce contexte, reste à espérer que l’hygiène appliquée dans les salons fasse l’objet d’une surveillance rigoureuse: ce n’est pas le cas non plus. Les conseils d’hygiène de l’association Swissnaildesign ne sont même pas traduits en français. Nul besoin de montrer patte blanche pour ouvrir une onglerie, seuls les cosmétiques utilisés étant, en principe, contrôlés par les autorités cantonales. Et, si les gros importateurs sont contrôlés, les gels et les solvants commandés en ligne peuvent passer entre les mailles du filet.
5. Les précautions
⇨ S’assurer que la styliste soit affiliée à une association professionnelle et demander un entretien conseil avant de prendre rendez-vous.
⇨ Le salon doit être bien aéré et les accessoires (masques, gants, embouts, ponceuse) régulièrement désinfectés. La lime sera réservée à une cliente en particulier.
⇨ Les gels permanents sont susceptibles d’être allergènes, voire toxiques. En France, ils sont ainsi déconseillés aux jeunes filles en croissance et aux femmes enceintes.
⇨ La dépose doit également être faite par un
professionnel pour ne pas décoller l’ongle naturel.
⇨ Le meulage d’ongles déjà abîmés ne les fortifie pas, mais les fragilise davantage.
⇨ Après avoir porté du vernis permanent trois ou quatre mois, observer une pause.
⇨ Eviter les tables installées dans les centres commerciaux: ce sont des foyers de germes les plus divers.
⇨ Une pose facturée 40 fr. ne peut pas répondre aux exigences de qualité.
*Lire le bonus web: Mains soignées en sécurité
Claire Houriet Rime