Neuf thés japonais sur douze testés par le laboratoire cantonal de Bâle ville contiennent des particules radioactives de césium-134 et césium-137.
«Le césium provient sans aucun doute de la catastrophe nucléaire de Fukushima» affirme Markus Zehringer, qui a effectué les analyses sur mandat du magazine alémanique Gesundheitstipp.
Pour le test, douze thés japonais récoltés en 2011 ont été achetés dans des commerces spécialisés, ainsi que trois thés d’origine «asiatique» ou «chinoise» chez Aldi, Coop et Migros.
D’après les résultats, le thé nippon le plus radioactif est un Shinsha First Flush Ureshino, avec 6,1 Becquerels par kilo (Bq/kg) de césium-137 et 5,4 Bq/kg de Césium-134. Derrière lui, le Gyukuro Grade 1 Zuiho affiche 4,3 Bq/kg de Césium 134 et 5,9 Bq/kg de césium-137 et le Shincha Hashiri 2,7 Bq/kg de césium-134 et 3,4 Bq/kg de césium-137.
Seuls trois thés du pays du soleil levant ne contiennent ni césium-134 ni césium-137: Fukamushi, Sencha et Finest Japan Sencha.
Pour les thés d’origine asiatique achetés chez Aldi (Mr Perkins thé vert/ «Asie»), Coop (Twinings Pure Green Tea/ «Chine») et Migros (M Classic thé vert avec arôme de citron/ «Asie, Europe, Afrique»), les valeurs sont plus basses que les produits japonais, avec respectivement 0,68 Bq/kg, 0,36 Bq/kg et 0,56 Bq/kg pour le césium-137, et pas de présence détectable pour le césium-134.
En regard de la loi, qui fixe une valeur de tolérance de 10 Bq/kg, avec une limite de 500 Bq/kg, adoptée après la catastrophe de Fukushima, toutes les valeurs mesurées sont inférieures. Cela ne signifie pas pour autant qu’il n’y a aucun danger, avertissent toutefois certains spécialistes. Le cancérologue bâlois Claudio Knüsli estime par exemple «qu’il n’existe pas de dose radioactive sans danger». Et si les experts estiment que le risque demeure faible avec les quantités de césium contenues dans le thé, le Dr Claudio Knüsli conseille malgré tout d’acheter des produits qui ne sont pas contaminés. Un avis partagé par Stefan Füglister, spécialiste de l’atome chez Greenpeace.
Sébastien Sautebin