Voici revenue la période des éternuements et des maux de gorge! Durant les mois d’hiver, les professionnels de la santé estiment que les trois quarts de la population européenne a généralement le nez qui coule. Mais malgré l’omniprésence du virus, il n’existe ni vaccin, ni médicament permettant de l’éradiquer rapidement! «La maxime populaire “Un rhume dure 7 jours sans traitement… et une semaine avec” reste vraie, confirme Robert Golaz, pharmacien responsable de la Pharmacie Internationale à Lausanne. Néanmoins, on peut agir sur les effets désagréables tels que la congestion des fosses na-sales ou le nez qui coule.»
Voici un aperçu des moyens d’atténuer ces symptômes:
> Il faut avant tout dormir suffisamment et boire beaucoup (au moins 2 l de liquide chaud par jour).
> L’aspirine est le seul produit dont il est prouvé qu’il freine le développement du rhume. Cet impact est potentialisé avec l’absorption de vitamine C. Posologie conseillée pour les adultes (le dosage est beaucoup plus faible pour les enfants): aspirine: 500 mg 2-3 fois/jour; vitamine C: 200 mg/jour; il n’est pas nécessaire d’en prendre de plus fortes doses.
> Il existe quatre grandes catégories de produits permettant de calmer les symptômes d’un rhume: l’eau physiologique; les vasoconstricteurs; les huiles essentielles; les granulés homéopa-thiques.
Vasoconstricteurs
> Les vasoconstricteurs décongestionnent la muqueuse et permettent de respirer plus librement. D’abord commercialisés sous forme de poudres ou de comprimés, beaucoup ont été retirés du marché ou leur formule a changé, car ils provoquaient des problèmes d’hypertension. Il en reste néanmoins quelques-uns, surtout dans des préparations courantes, à mélanger à de l’eau chaude.
Les autres vasoconstricteurs sont vendus sous forme de sprays et de gouttes. Il
est conseillé de choisir les sprays, plus coûteux mais plus efficaces, car ils permettent d’éviter que le produit ne descende dans la gorge.
En revanche, les gouttes sont parfois remboursées par les caisses maladie, mais pas les sprays. Il vaut donc mieux s’informer à l’avance, tout en sachant que si le médecin prescrit un produit non remboursé, le pharmacien a le droit de proposer spontanément au client d’y substituer un autre qui le sera.
> Prudence: ces produits dessèchent et modifient la muqueuse nasale, et provoquent ainsi des risques de rhinites, synonymes de dépendance. Il est donc fortement recommandé de limiter leur usage à 7 jours maximum.
> Prix indicatif: 6 à 7 fr. pour les gouttes, 12 fr. pour les sprays.
Eau physiologique
> Composée d’eau et de sel, on l’utilise pour se rincer le nez. Posologie: 2-3 fois/jour, ou autant de fois qu’on le désire! La méthode de douche nasale «à l’ancienne» préconisait de renverser la tête en arrière avant de verser le liquide dans chaque narine en alternance. Un nouveau mode d’emploi, moins rebutant, conseille de se placer au-dessus d’un lavabo, de pencher la tête de côté et de se boucher une narine. On aspire le liquide par l’autre, avant de le laisser s’écouler librement dans l’évier. L’eau entraîne avec elle les sécrétions qui gênaient la respiration et permet ainsi de désencombrer la muqueuse, tout en luttant contre les bactéries.
> Prix indicatif: 10 à 20 fr.
> Bon à savoir: il est possible de préparer soi-même un mélange physiologique dix fois moins cher que ceux vendus en magasin, en mélangeant 1 l d’eau bouillie et 9 g (1 cuillère à café) de sel de cuisine ou marin. Attention de ne pas saler davantage au risque de dessécher la muqueuse!
Huiles essentielles
> On peut les utiliser pour des inhalations, ou les trouver sous forme de sprays ou de pommades nasales. Leur effet n’est pas aussi rapide que celui des vasoconstricteurs, mais elles sont tout aussi efficaces pour dégager les voies respiratoires. La pommade préserve l’humidification de la muqueuse. Les essences les plus répandues: menthe poivrée, eucalyptus, thym.
> Prix indicatif: 10 fr.
Granulés homéopathiques
> Ils permettent principalement au patient de renforcer ses défenses immunitaires.
> Prix indicatif: pour l’oscillococcinum, le plus demandé: 21 fr. les 6 doses.
Véronique Kipfer
microbes
Mythes et réalité
Trois affirmations, dont deux fausses, font partie des mythes populaires:
> Il ne faut pas réutiliser un flacon de gouttes pour le nez: faux. Le produit contient un conservateur et reste utilisable jusqu’à la date limite. Par mesure d’hygiène, il ne faut en revanche pas le transmettre à quelqu’un d’autre.
> Il ne faut pas manger de produits laitiers, graisses
et sucres durant la mala-die: faux. Il est néanmoins recommandé de manger équilibré pour garder toutes ses forces.
> Les recettes de grand-mère sont efficaces: vrai, dans le sens où tout produit permettant d’atténuer les symptômes est bienvenu. Ils ne feront néanmoins pas passer le rhume plus vite. Exemples de «trucs»: l’oignon, en infusion, cataplasmes, inhalations; l’ail, le citron, le gingembre et le miel contre les maux de gorge; etc.