L’intolérance au lactose (ou sucre du lait) touche plus de 10% des Suisses. Provenant d’une déficience en lactase, l’enzyme qui permet de digérer le lactose, cette affection peut provoquer des ballonnements, des douleurs abdominales ou des diarrhées.
Elle ne doit cependant pas être confondue avec l’allergie aux protéines du lait qui, elle, cause des vomissements, des réactions cutanées (eczéma) ou des problèmes respiratoires.
Présente dans l’intestin grêle de presque tous les nourrissons, la lactase diminue progressivement au cours de l’enfance. Il en va de même pour la capacité de l’organisme à produire cette enzyme. Cette déficience est plus ou moins répandue selon les populations et les habitudes alimentaires. Elle est plus mar-quée chez certaines populations méditerranéennes, africaines et orientales. Quant aux Européens, friands de fromages, ils ont vu leur capacité génétique évoluer jusqu’à produire du lactase en suffisance.
Une faible production de lactase n’entraîne cependant pas systématiquement une intolérance. La quantité de lactose consommée et la capacité de la flore intestinale à le métaboliser sont tout aussi déterminants. Ainsi, la plupart des personnes intolérantes peuvent consommer jusqu’à 2 dl de lait par jour sans forcément présenter de problèmes digestifs.
Seuil de tolérance
Avant de bannir les produits laitiers, il est donc recommandé de définir son propre seuil de tolérance en notant régulièrement les quantités absorbées (voir tableau) et de respecter quelques principes (lire encadré).
Présent dans les laitages et ses dérivés, le lactose se cache aussi là où on l’attend le moins (pain, charcuterie, soupe instantanée, etc.), d’où la nécessité de lire les étiquettes des produits industriels. Selon l’Ordonnance sur les denrées alimentaires, tous les allergènes, dont le lactose, doivent être déclarés au-delà d’une teneur de 1 g/kg ou 1 g/l.
Carence en calcium
Par ailleurs, les personnes peu tolérantes au lactose risquent de développer une carence en calcium. Pour y remédier, il est recommandé de consommer des produits à base de lait de soja et des eaux minérales riches en calcium (p.ex. Eptinger, Adelbodner, Valser ou Aproz). Selon les cas, si cela ne suffit pas, le recours à des comprimés n’est pas à exclure. Mais au préalable, il faut en parler avec son médecin.
Doris Favre
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conseils
Améliorer sa tolérance
- Eviter de boire du lait à jeun.
- Répartir les laitages dans la journée et par petite quantité.
- Consommer d’autres aliments en même temps. Le lait intégré à une préparation (p.ex. purée de pommes de terre) est mieux toléré.
- Privilégier des laitages entiers plutôt qu’écrémés. Le gras ralentit la vidange gastrique et améliore la digestion du lactose.
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