Beurk! s’exclame Christiane de Reynier ce matin où, en remuant son fromage blanc Jockey, elle découvre «quelque chose de solide» – un bout de plastique, entouré d’aluminium (voir photo). Trois jours plus tard, elle ouvre un autre pot de
Jockey... pourri. Pour notre lectrice vaudoise, c’est le comble de plus d’un an de déboires: elle n’a cessé de ramener chez Coop des pots de Jockey, et aussi des carottes râpées en sachet, avariés avant l’heure (réd: lire dans BàS 4/98). D’autres lecteurs nous ont d’ailleurs rapporté être tombés sur ces mêmes produits, devenus immangeables.
«Nous avons appris les problèmes de Mme de Reynier en lisant Bon à Savoir», explique Armand Schweingruber, secrétaire général des Laiteries réunies à Genève, fabricant du Jockey. Il regrette qu’après la lettre de notre lectrice à Coop Vaud, les choses aient autant traîné. «Si elle nous avait écrit directement, nous aurions répondu dans les huit jours. C’est la règle chez nous», note Claude Laborde, directeur de la qualité de Nutrilait, qui fait partie du groupe des Laiteries réunies. Suite à ces problèmes, les responsables se proposent d’inscrire un numéro de téléphone direct pour les réclamations sur l’emballage du produit. Intention louable!
«Chaque réclamation, même isolée, est prise très au sérieux. Car souvent ce n’est que la pointe de l’iceberg. La plupart des gens se taisent ou changent de produit, dit M. Laborde. Ce qui n’est bien sûr pas dans notre intérêt.» Suite à une autre réclamation concernant le Jockey en janvier, le fabricant a d’ailleurs modifié ses installations début avril pour prévenir mieux encore les bactéries, ennemi no 1 des produits laitiers frais. «Le dernier pot avarié de Mme de Reynier doit avoir été fabriqué juste avant. Nous espérons que le problème est résolu. Mais avec ces produits vivants, tout risque ne peut être exclu.» Cependant, M. Laborde admet que les risques pourraient être réduits encore en diminuant le délai entre fabrication et date limite de vente, actuellement entre 15 et 20 jours: «Mais les distributeurs ne seraient probablement pas d’accord.»
Mme de Reynier, que les responsables ont rencontrée, a enfin l’impression que le problème est pris au sérieux: «L’essentiel pour moi, c’est que tout le monde puisse acheter des produits consommables. C’est un droit, puisque nous les payons.» D’ailleurs, en compensation de ses déboires, la cliente recevra gratuitement des produits frais des Laiteries réunies, livrés à son domicile. Quant à l’objet trouvé dans le Jockey, il ne peut provenir des installations, tout en inox, du fabricant, qui en recherche toujours l’origine.
Côté carottes, puisque notre lectrice a encore trouvé un sachet gonflé au contenu avarié, la situation est moins nette. Des analyses chez Coop et son fournisseur, la maison Prodag, n’ont rien révélé d’anormal, rapporte Jean-Marc Nicoulaz, adjoint du service des ventes de Coop Vaud. Le distributeur demande donc à la cliente de l’avertir dès qu’elle aura un nouveau sachet avarié. Affaire à suivre, une fois encore.
E.W.