Portable: des cancérologues sonnent l'alarme
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Bon à Savoir
16.06.2008
Libération
«Nous sommes aujourd'hui dans la même situation qu'il y a cinquante ans pour l'amiante et le tabac. Soit on ne fait rien, et on accepte le risque, soit on admet qu'il y a un faisceau d'arguments scientifiques inquiétants», explique Thierry Bouillet, cancérologue signataire de l'appel. Depuis des années les études se succèdent, mais sans délivrer de diagnostic définitif. La communauté scientifique attend avec impatience les conclusions, sans doute vers la fin de l'année, d'Interphone,...
«Nous sommes aujourd'hui dans la même situation qu'il y a cinquante ans pour l'amiante et le tabac. Soit on ne fait rien, et on accepte le risque, soit on admet qu'il y a un faisceau d'arguments scientifiques inquiétants», explique Thierry Bouillet, cancérologue signataire de l'appel. Depuis des années les études se succèdent, mais sans délivrer de diagnostic définitif. La communauté scientifique attend avec impatience les conclusions, sans doute vers la fin de l'année, d'Interphone, la première étude épidémiologique menée depuis 1999 sur une grande échelle dans treize pays. Plusieurs de ces pays ont déjà publié des résultats partiels dont certains sont inquiétants. Une étude suédoise a récemment conclu qu'après dix ans d'usage du téléphone mobile, le risque de développer un gliome, la forme la plus maligne du cancer du cerveau, était multiplié par 2,5. En France, le ministère de la Santé qualifie pour l'heure les risques de «faibles». Les cancérologues à l'origine de l'appel recommandent de leur côté d'interdire l'usage du portable aux enfants de moins de 12 ans, d'éviter d'avoir en permanence un téléphone sur soi, de ne pas le garder près de son corps la nuit, de privilégier le kit mains libres ou les SMS, de rester à au moins un mètre d'une personne qui téléphone, d'en limiter l'usage lorsque le réseau est faible ou dans les voitures, les trains, le métro et le bus.