En 1999, les images de porcelets hurlant lors de leur castration à vif retransmises par l’émission de la télévision alémanique Kassensturz avait provoqué un véritable tollé parmi les consommateurs. Nous avions également fait état de cette réalité, dont le seul objectif est d’éviter que la viande de porc ait un goût de… porc! Vos réactions avaient été d’une telle ampleur que nous leur avions consacré une pleine page (lire BàS 11 et 12/1999).
Après narcose
L’avenir semble toutefois plus rose: la récente entrée en vigueur de l’Ordonnance fédérale sur la protection des animaux, avec une période transitoire allant jusqu’au 1er janvier 2010, signe l’arrêt de mort des castrations à vif. Ce texte de loi indique que les porcelets ne pourront être castrés qu’après une narcose gazeuse (isoflurane) et l’administration d’un analgésique. Ce même texte autorise également les producteurs à faire vacciner leurs bêtes afin de prévenir l’odeur de verrat. Cette seconde solution est d’ailleurs préférée par l’Office vétérinaire fédéral (OVF), qui l’estime plus respectueuse des animaux.
Du côté des grands distributeurs, Coop annonçait l’été dernier qu’elle laisserait le choix aux producteurs d’appliquer l’une ou l’autre des méthodes. Chez Migros, la préférence va à la castration avec narcose et analgésique et la pratique sera effective au 1er juillet 2009, soit six mois avant l’ultime délai. Migros motive son choix par les réticences qu’elle pressent chez les consommateurs à manger une viande vaccinée. Or, selon l’OVF, ce vaccin, à base de substances naturelles, ne laisserait aucune trace dans la viande.
De son côté, Swissmedic, indique que l’isoflurane, gaz utilisé lors de la castration, peut avoir un effet néfaste sur le climat.
Dès lors, du fait de la cohabitation de ces deux méthodes, pourquoi ne pas laisser le choix final aux consommateurs par une information claire en boucherie et un étiquetage adéquat des emballages? Si l’idée est séduisante, ni Coop, ni Migros n’envisagent de jouer la transparence!
Zeynep Ersan Berdoz