Bon nombre de vacanciers utilisent leur carte de crédit ou de débit à l’étranger. Pour leur faciliter la vie, les fournisseurs de terminaux de paiement (acquirers) ont développé la fonction DCC. Grâce au «Dynamic Currency Conversion» ou conversion dynamique de change, il est désormais possible de régler ses emplettes en devise locale mais aussi dans la monnaie de son propre pays. A condition toutefois de posséder une MasterCard, une Visa ou une carte Maestro.
Le procédé est simple et ne prend que quelques secondes. Monsieur Helveticus, en vacances en Espagne, s’offre un costume de toréador en guise de souvenir. Au moment de passer à la caisse, le terminal de paiement identifie immédiatement le pays d’origine de la carte de crédit ou de débit – la Suisse en l’occurrence. Le vendeur lui propose alors de régler directement en francs suisses. Il est toutefois possible de refuser ce service et, de régler sa facture en euros.
Gain de transparence
L’avantage de ce système réside avant tout dans un gain de transparence pour le client. Il connaît en effet le montant exact qui sera débité de son compte. De quoi éviter les mauvaises surprises au retour. S’il choisit, au contraire, de payer en euros, ce même client ne le découvrira qu’à la réception du relevé de sa carte de crédit, une fois les frais de transaction – entre 0,9% et 2,5% selon les prestataires – et le taux de change appliqués par l’émetteur de la carte. Taux de change qui peut varier entre le moment de l’achat et celui où le montant est débité. Avec la fonction DCC, en revanche, c’est le cours du jour même de l’achat qui est appliqué.
Pas forcément avantageux
A priori, l’opération paraît tentante. Mieux vaut pourtant y réfléchir à deux fois avant d’accepter. En effet, selon les spécialistes, le système DCC profite avant tout aux intermédiaires qui le proposent. Les commerçants, parce qu’ils bénéficient d’un taux de commission préférentiel, et donc d’un certain «avantage» financier. Mais les fournisseurs de terminaux aussi, puisqu’ils empochent, au passage, une marge de conversion de 3% en moyenne, soit entre 0,5% et 2,1% de plus que les frais de transaction prélevés par les émetteurs de carte de crédit pour les paiements en monnaie locale.
Pour l’usager, en revanche, le taux de change pratiqué, selon où il se trouve, ne correspond pas forcément au cours interbancaire du jour.
Il est donc parfois moins attractif qu’on voudrait bien nous le faire croire. S’il souhaite malgré tout opter pour un paiement avec DCC, qu’il se renseigne au préalable sur le cours de change du jour avant de régler ses emplettes. Et, si le taux appliqué par le terminal paraît trop élevé, qu’il n'hésite pas à renoncer au paiement et à demander au commerçant de reprendre le processus, en monnaie locale cette fois!
Chantal Guyon
Conseils avant les vacances
- Lors d’un séjour à l’étranger, mieux vaut éviter les retraits au bancomat avec une carte de crédit. Les taxes pour les cartes de débit sont moins coûteuses.
- Veiller à ce que le code PIN ne comporte pas plus de quatre chiffres, certains terminaux étrangers refusent en effet ceux qui en contiennent davantage.
- Conserver sa carte et le code PIN séparément.
- Avant le départ, noter le numéro de la carte de crédit ou de débit ainsi que le numéro de la ligne d’urgence. Pour plus de sécurité, les enregistrer encore dans son téléphone portable. En cas de vol ou de perte, faire bloquer immédiatement la carte.
- Au retour, vérifier scrupuleusement les montants débités sur le relevé de sa carte de crédit. S’ils sont suspects, les contester auprès de sa banque par écrit, sans tarder, mais dans les trente jours au plus tard.