Au début de l’année, trois femmes ont été victimes d’un nouveau genre de vol à l’astuce dans le canton de Vaud: les malfrats crèvent un pneu de la voi-ture sur le parking d’un supermarché et suivent la conductrice jusqu’à ce qu’elle s’arrête. Pendant qu’un des voleurs vient en aide à sa victime pour monter la roue de secours, un complice en profite pour fouiller le porte-monnaie de la victime... Une pratique écœurante qui ne donne qu’une envie: apprendre à changer sa roue soi-même!
Choisir la sécurité
• La première chose à faire est de s’arrêter dans un endroit sûr. On ne procède pas à un changement de roue en plein virage, au milieu d’un carrefour ou dans un tunnel! Continuer à rouler avec un pneu crevé n’est certes pas recommandé mais, à très basse vitesse, il est tout de même possible de parcourir plusieurs centaines de mètres pour se mettre à l’écart de la circulation. Si possible, choisir un endroit plat.
• Frein à main tiré, une vitesse enclenchée et feux de panne allumés, les opérations peuvent commencer. Il s’agit de desserrer, au moyen d’une clé en croix ou de celle fournie avec la voiture, les boulons (ou goujons), lorsque la roue est encore au sol. Attention à ne pas les dévisser complètement: un tour de clé suffit. Si le boulon résiste un peu, on peut essayer de donner plus de force à la clé en appuyant avec le pied.
• Placer le cric près de la roue à changer, à l’endroit prévu par le constructeur et mentionné dans le mode d’emploi de la voiture. Lever le véhicule en tournant la manivelle jusqu’à ce que la roue soit au moins à 5 cm au-dessus du sol, car la roue de secours, gonflée, sera plus haute que celle dont le pneu est à plat.
• Dévisser entièrement les boulons et les mettre dans sa poche ou dans un sac, pour éviter qu’ils ne roulent sur le sol et se perdent. Retirer la roue abîmée et placer la roue de secours.
• Pour que la roue soit serrée de manière équilibrée, revisser les boulons en procédant en croix: choisissez un boulon au hasard et vissez ensuite celui qui lui
est opposé et recommencez pour les deux autres. Rabaisser le cric doucement pour redescendre la voiture.
• Une fois la roue au sol, terminer le serrage des boulons, à nouveau en croix.
Bien sûr, pour que tout soit parfait, il faut que les outils soient dans la voiture (et non à la cave!) et que la pression de la roue de secours ait été contrôlée récemment – une opération à effectuer au minimum deux fois par année. Si les outils sont fixés sous la voiture, il vaut mieux leur trouver une place dans l’habitacle. Sans quoi, ils risquent de souffrir de la corrosion et de ne plus pouvoir remplir leur fonction.
Une aide bienvenue
Si vous n’avez pas assez de force pour desserrer les boulons, si le cric se montre récalcitrant, si la roue reste «collée» à l’essieu – ce qui arrive parfois avec les jantes en alu – ou si vous ne savez pas comment vous y prendre, il reste toujours la possibilité d’appeler le TCS à la rescousse. L’an dernier en Suisse, près de 21 000 personnes ont demandé de l’aide pour une roue à changer.
Ceux qui préfèrent se débrouiller seuls peuvent suivre une des formations du TCS, qui traite de la connaissance mécanique et de l’entretien de sa voiture. Mais ce cours n’est pas proposé par toutes les sections et le changement de roue ne fait pas systématiquement partie du programme. Et on peut aussi demander un petit cours pratique à son garagiste.
Jacqueline Favez
produits de substitution
Spray et galette, même combat
Disposer d’une roue de secours n’est pas obligatoire et certaines voitures récentes ont vu ce dispositif disparaître, au profit d’une bombe de spray anticrevaison.
Pourtant, si ce spray convient pour une crevaison due à un clou, il ne sera d’aucune utilité pour un pneu lacéré, par exemple après un choc contre un trottoir. De plus, ce produit a une date de péremption et il est nécessaire de s’assurer régulièrement qu’il soit encore «consommable».
Enfin, le recours à cette bombe a un coût, en plus du prix d’achat. En effet, le produit injecté dans le pneu est une sorte de mousse expansive collante. Le garagiste qui devra ôter le pneu, puis nettoyer la jante remplie de ce produit, va y passer du temps et le facturera. A noter encore que le pneu ainsi «colmaté» permet tout au plus de rouler quelques kilomètres.
La «galette», cette roue de secours de dimension réduite permet, quant à elle, d’effectuer une centaine de kilomètres, sans dépasser les 80 km/h. Si c’est largement suffisant pour rallier un garage, c’est une distance assez courte, suivant le pays où on passe ses vacances.
Dans un cas comme dans l’autre, il est toujours possible de se doter d’une «vraie» roue de secours et de la placer dans son coffre. De plus, si la voiture n’était équipée que du spray anti-crevaison, il ne faut pas oublier d’acheter également un cric et une clé à boulons, en donnant la préférence à une clé en croix.