On nage dans l’huile
Devant le rayon, où s’alignent des bidons d’huile de toutes marques et de toutes catégories, la perplexi-té gagne l’automobi-
liste. Explications et conseils du TCS.
Sommaire
Bon à Savoir 12-1999
08.12.1999
Dernière mise à jour:
14.03.2023
Sophie Reymondin
Le marché suisse propose une grande diversité d’huiles de moteur. Qu’elles soient minérales ou synthétiques, bon marché ou onéreuses, elles répondent aussi à des critères précis, présentés au profane dans un langage obscur (comme ACEA A2 ou SAE 5W-40!).
«Comment faire son choix? demande Patrick Pedevilla, un lecteur biennois de Bon à Savoir. Peut-on utiliser une huile bon marché sans risque pour le moteur du véhicule?»
Pour Philippe Oertlé, porte-parole du Tou...
Le marché suisse propose une grande diversité d’huiles de moteur. Qu’elles soient minérales ou synthétiques, bon marché ou onéreuses, elles répondent aussi à des critères précis, présentés au profane dans un langage obscur (comme ACEA A2 ou SAE 5W-40!).
«Comment faire son choix? demande Patrick Pedevilla, un lecteur biennois de Bon à Savoir. Peut-on utiliser une huile bon marché sans risque pour le moteur du véhicule?»
Pour Philippe Oertlé, porte-parole du Touring Club Suisse (TCS), les différences de prix ont peu d’incidence sur la qualité du produit: «C’est surtout
une affaire de marketing
et d’emballage!» déclare-t-il sans hésitation. En revanche, il est impératif d’utiliser la catégorie d’huile prescrite par le constructeur. Pour cela, il suffit de comparer les caractéristiques figurant dans le manuel d’entretien avec celles inscrites sur le bidon. Mais le choix dépend aussi de l’usage du véhicule: fréquence d’utilisation (quotidienne ou occasionnelle), climat, etc.
Trois types de classification déterminent la qualité des huiles. Mais il est important de souligner que les tests de qualité effectués par les fabricants ne garantissent que des exigences minimales. Ainsi, deux huiles de même catégorie peuvent, selon les spécialistes, présenter une qualité et une durée de vie différentes...
Apprivoiser le jargon
• La première classification est celle de l’Association
des constructeurs européens d’automobiles (ACEA). Vous lirez par exemple dans votre manuel d’entretien la prescription d’une huile de type ACEA A2. La lettre A pour la catégorie des moteurs à essence (la B désignant les diesels); et le chiffre 2 pour la qualité sur une échelle de 1
à 3. Dans notre exemple, inutile d’acheter une huile de classe supérieure plus chère (A3). Mais évitez aussi un lubrifiant de moindre qualité (A1), qui pourrait endommager votre moteur!
• La classification de l’American Petroleum Institute (API), aux normes américaines, est moins fréquente en Europe. C’est le même principe que pour l’ACEA. Une première lettre (S pour les moteurs à essence et C pour les diesels), est suivie d’une deuxième indiquant la qualité, sur une échelle
de D à J.
• Et enfin la classification de la Society of Automotive Engineers (SAE) détermine un autre critère: celui de la viscosité, c’est-à-dire la fluidité du liquide (calculée en mm2 écoulés par seconde) en fonction de la température. On parle alors d’huile multigrade. L’intervalle entre la fluidité minimale et maximale du lubrifiant est indiqué sur le bidon (par exemple 5W-30: 5 pour l’indice minimal, 30 pour le maximal et la lettre W représentant l’intervalle de viscosité).
Huiles synthétiques
En hiver, on donnera la préférence à une huile plus liquide qu’en été, en choisissant une 10W-40. Mais, selon le TCS, le critère de viscosité est sur le point d’être abandonné; car les huiles standard sont de plus en plus conçues pour résister aux écarts de température. La mention «efficace toute l’année» l’indique alors à l’acheteur.
Les huiles synthétiques sont plus chères que les huiles minérales; mais aussi plus durables, ce qui constitue un argument écologique. Leur choix doit être évalué en fonction de trois critères: la prescription du constructeur, la fréquence des vidanges et l’usage du véhicule. Elles assurent, par exemple, un meilleur démarrage à basse température.
Quant au prix, le TCS recommande de contester auprès de son garagiste une facture d’huile normale (soit minérale) supérieure à 13 fr. le litre, quelle que soit sa catégorie.
En résumé
• Utiliser le type d’huile prescrit dans le manuel d’entretien.
• Evaluer ses besoins spécifiques.
• Prendre la moins chère de la catégorie.
Sophie Reymondin