Pâques, c’est dans un mois tout juste. Le moment est donc venu de se préparer à teindre des œufs, comme le veut la tradition. Cette pratique remonterait au 13e siècle, époque où on pratiquait le carême et où aucun œuf ne devait être mangé pendant la semaine précédant Pâques. Pour différencier les œufs de la Semaine Sainte des «ordinaires», on eut l’idée de les teindre et de les décorer. La coutume a traversé les siècles et, aujourd’hui, le marché offre de nombreux produits permettant de réaliser toutes sortes de colorations.
Les substances utilisées pour les teintures, stylos et autres peintures pour œufs de Pâques, doivent répondre aux normes de l’Ordonnance fédérale sur les denrées alimentaires. Il y a peu de risques de trouver sur le marché un produit illicite, mais il vaut quand même la peine de se procurer la liste(*) des colorants autorisés. Ceux-ci, pour autant qu’on en fasse un usage correct en se conformant au mode d’emploi, ne représentent aucun danger pour la santé et ce, même si la teinture perce la coquille et se dépose sur l’œuf cuit (lire encadré).
Teintes au naturel
On peut également renouer avec le plaisir de teindre ses œufs de manière naturelle. La méthode la plus répandue est sans conteste celle qui recourt aux pelures d’oignons. Pour les motifs, il suffit de cueillir des petites fleurs ou des feuilles. On les fera tenir sur l’œuf en l’entourant d’un morceau de gaze ou de bas fin, maintenu par un élastique.
Une fois les œufs ainsi «habillés», il suffit de les cuire avec les pelures d’oignons. Certaines recettes précisent qu’il faut ajouter du sel et quelques gouttes de vinaigre à l’eau de cuisson. En déballant les œufs, on verra apparaître les motifs floraux en négatif, sur un fond ocre ou orangé.
Pour varier les couleurs, on peut notamment remplacer l’oignon, par de la betterave pour obtenir du rose, du safran pour le jaune, de l’épinard pour le vert, du choux rouge pour le bleu, du café pour le marron et de la racine de garance pour le rouge.
Si on désire une teinte plus claire, il suffit de tremper les œufs cuits dans la décoction préparée à l’avance, au lieu de les cuire avec l’élément colorant.
D’autres ingrédients font sans doute également l’affaire: il suffit de faire preuve d’un peu d’imagination. Et les mélanges ou les trempages successifs peuvent donner des résultats étonnants.
J. F.
(*)Disponible dans le Recueil systématique du droit fédéral (www.admin.ch), sous les numéros 817.02 et 817.021.22., ou dans le livre Codes-E, édité par Bon à Savoir (voir page 26).
confrontation de deux méthodes
Le vinaigre «attaque»
Parmi les différentes teintures qu’on trouve sur le marché, certaines nécessitent une adjonction de vinaigre, d’autres pas. Nous avons testé les deux solutions et admiré le résultat… sur les œufs «pelés». Car on a beau savoir que le colorant est sans danger, un blanc d’œuf taché n’est guère appétissant.
L’œuf teint avec une préparation au vinaigre a pris de vilaines couleurs. La moitié inférieure était recouverte de taches, parfois grosses comme des têtes d’épingle. Et, en doublant la dose de vinaigre, le blanc était cette fois carrément recouvert de gros points de couleur allant jusqu’à 8 mm de diamètre.
Mais un autre œuf, avec le vinaigre normalement dosé, n’était que peu taché. Le secret? Nous l’avons laissé refroidir une dizaine de minutes, quand bien même le mode d’emploi préconisait de «cuire les œufs et les déposer chauds» dans la teinture.
Enfin, la teinture sans vinaigre n’a pratiquement pas percé la coquille: l’œuf arborait quelques rares et minuscules taches. Seul inconvénient: la couleur de sa coquille était moins vive que celles des teintures au vinaigre.