Depuis le 27 février, les objets perdus dans les Transports publics de la région lausannoise (TL) sont confiés aux CFF, qui se chargent de les restituer à leurs propriétaires. Un bien ou un mal? Les TL se félicitent d’avoir fait des économies, tout en ayant amélioré le service: plus simple, plus rapide, plus sûr, assurent–ils. Le passage de témoin a toutefois souffert de quelques «erreurs de jeunesse», reconnaissent les deux entreprises de transport. Apparemment, tout n’a pas été résolu, si on en juge par l’interminable jeu de piste auquel Claire Bettex (photo) a du se livrer, malgré elle.
Les TL ne répondent plus
S’apercevant qu’elle avait oublié un sac dans un bus de la ligne 2, cette lectrice lausannoise a d’abord eu le réflexe d’appeler les TL pour qu’ils avertissent le chauffeur par radio. Peine perdue: elle essuie un refus net, cette procédure n’étant pas prévue. Elle se rend alors aux agences de la place Saint–François, puis de la rue Haldimand, pour terminer au Flon, seul bureau désormais habilité à enregistrer les avis de pertes. Le système adopté par les CFF privilégie en effet les démarches en ligne, censées permettre des gains de temps. La suite de l’histoire ne leur donne pas vraiment raison.
Nous sommes le 23 avril. Claire Bettex attendra jusqu’au 8 mai avant que les CFF ne lui écrivent que les recherches n’ont rien donné. Déception. Puis, comme par magie, elle reçoit, le 30 mai, une nouvelle lettre qui lui apprend que son sac a bel et bien été retrouvé le 23 avril!
Délai de 24 heures
Le 31 mai, les CFF accélèrent la cadence, enjoignant notre lectrice à venir chercher son sac le lendemain avant 9 h, avec 20 fr. en poche (10 fr. ou 5 fr. pour les détenteurs d’abonnements). Au final, la «course au sac» de Claire Bettex aura duré pas moins de six semaines.
Les CFF n’ont pas souhaité se prononcer sur ce cas précis ni sur les dysfonctionnements dont semble pâtir leur Service des objets trouvés. L’entreprise précise qu’elle en gère plus de 100 000 chaque année, dont environ la moitié retrouve le chemin de leurs propriétaires. Elle admet qu’il y a parfois des couacs, mais les estime très peu nombreux.
Philippe Chevalier