Le dollar est à son plus bas niveau par rapport au franc depuis 1996: à la mi-octobre, il valait à peine 0.95 fr. sur le marché des changes! Dès lors, il est tentant pour l’investisseur de parier sur une hausse de la monnaie américaine, qui devrait remonter légèrement d’ici à 6, voire 12 mois, du fait d’une possible reprise de l’économie américaine, selon les spécialistes.
Miser sur le billet vert lui-même (par exemple en ouvrant un compte en dollars ou en achetant une part d’un fonds du marché monétaire) est toutefois périlleux, car le marché des changes est très instable. Par ailleurs, l’investisseur est forcé de placer son argent à court terme pour espérer dégager, une fois les frais bancaires déduits, une plus-value. A long terme en effet, la devise américaine devrait continuer à s’affaiblir. Bref, le jeu n’en vaut pas la chandelle.
A la rigueur, l’investisseur peut songer à acheter des billets au guichet. Mais s’y précipiter en prévision d’un prochain voyage chez l’Oncle Sam n’est pas recommandé: «La monnaie américaine devrait demeurer stable et aucune remontée rapide n’est prévue ces trois prochains mois», estime Michel Thierrin, de la BCV.
Placement indirect plus sage
Mieux vaut, dès lors, miser indirectement sur le dollar. C’est-à-dire choisir un placement à moyen (trois à cinq ans) ou à long terme, pour sa qualité propre et non seulement parce qu’il contient des valeurs cotées en dollars. Ce faisant, l’investisseur va pouvoir profiter de la hausse de ce dernier et limiter la casse en cas de baisse. Le beurre et l’argent du beurre, en somme…
Un exemple? Raymund Egli, directeur d’AWD Lausanne, conseille des fonds en obligations à moyen terme ou ceux investissant dans les matières premières (métaux de base ou agriculture notamment). Certes, lorsque ces derniers sont libellés en monnaie américaine, ils le sont souvent à un niveau assez élevé, celui d’avant la crise de 2008. Mais il n’est pas trop tard pour en profiter, car leur qualité est porteuse à long terme, à l’inverse du dollar.
Nicolas Zeitoun