Cela n’arrive pas qu’aux autres: les incendies tuent chaque année entre 30 et 40 personnes en Suisse. Et 90% d’entre elles périssent la nuit durant leur sommeil, des suites des émanations de gaz toxiques dégagés par la fumée. Entretenu et utilisé correctement, le détecteur avertisseur autonome de fumée (DAAF), qui déclenche une sonnerie dès la première alerte, permet d’éviter le pire.
Qui est concerné?
Obligatoire pour de nombreux bâtiments publics ou commerciaux de grande dimension, l’installation d’avertisseurs de fumée dans les habitations privées reste facultative, mais recommandée par les sapeurs pompiers de Suisse et les Etablissements cantonaux d’assurance contre l’incendie. Non sans raison: dans les pays comme la Suède, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, où ils sont obligatoires pour les particuliers, le nombre de décès dus au feu a sensiblement diminué.
Mais, si le détecteur de fumée est un plus, il ne dispense pas de prendre toutes les autres mesures nécessaires à la prévention des incendies! D’autant que les premiers résultats d’une étude actuellement menée par l’ECA (Vaud ) révèlent des différences énormes de qualité entre les produits mis en vente sur le marché. Ainsi, certains appareils, pourtant censés correspondre au standard EN 14604, ne satisfont pas aux normes d’usage. «Par mesure de précaution, mieux vaut donc les surveiller et les tester régulièrement», conseille Marc-Olivier Burdet, directeur de la Division prévention.
Comment fonctionne un détecteur?
Le détecteur de fumée à usage domestique fonctionne à piles ou sur secteur, d’après un procédé photoélectrique. Conçu pour détecter les feux à progression lente, il contient un capteur sensible à la lumière et une diode lumineuse. Si de la fumée pénètre dans le détecteur, la lumière est déviée avant d’atteindre le capteur. L’alarme se déclenche alors, mais n’est pas reliée à une centrale.
Combien de détecteurs?
Pour une protection minimale: un détecteur par étage dans le corridor, un dans la chambre à coucher et un dans la chambre des enfants. Pour les logements d’une pièce jusqu’à 50 m2, un seul détecteur suffit.
Pour une protection optimale: un détecteur dans chaque pièce habitée, dans les corridors, cages d’escalier, chaufferie, atelier. Afin d’éviter le déclenchement de fausses alarmes, la cuisine sera équipée d’un détecteur de chaleur (voir schéma).
Compter en moyenne entre 30 francs et 100 francs par détecteur suivant le modèle et le type d’installation souhaitée.
Où les placer?
Les avertisseurs de fumée sont incapables de différencier la vraie fumée de la «fausse» fumée (vapeur d’eau, cigarette, poussière, insectes, etc.). Pour garantir une efficacité optimale et éviter les déclenchements intempestifs de l’alarme, ils doivent donc être placés au bon endroit.
Au centre du plafond, au point le plus haut et à 50 cm au moins des parois, poutres, éléments porteurs, lampes à fluorescence, équipements électriques ou autres aménagements.
Et à 1 m au moins des bouches d’aération ou d’évacuation.
Les endroits à éviter
- La proximité d’une salle de bain ou de douche, en raison de la vapeur d’eau.
- La proximité d’une cheminée.
- Les endroits poussiéreux, très humides ou sujets à des variations extrêmes de température.
- Le garage, en raison de la présence de gaz d’échappement.
Chantal Guyon