Mauvaises vibrations
Malgré trois ans d’effort et deux expertises formelles, Manuel Ledesma est écœuré: pour Toyota, des vibrations anormales ne constituent pas un défaut couvert par la garantie.
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Bon à Savoir
18.04.2001
Blaise Guignard
Ma prochaine voiture ne sera pas une Toyota!» Ce que Manuel Ledesma ne digère pas, c’est que l’importateur de la marque n’ait jamais reconnu comme tel ce qui semble bien être un défaut de construction de son break Avensis automatique: de faibles, mais persistantes vibrations dans le volant, quel que soit le régime du moteur – surtout entre 60 et 80 km/h, et dès 110 km/h.
Deux expertises
«J’ai constaté ces vibrations dès l’achat (ndlr: juin 1998), raconte n...
Ma prochaine voiture ne sera pas une Toyota!» Ce que Manuel Ledesma ne digère pas, c’est que l’importateur de la marque n’ait jamais reconnu comme tel ce qui semble bien être un défaut de construction de son break Avensis automatique: de faibles, mais persistantes vibrations dans le volant, quel que soit le régime du moteur – surtout entre 60 et 80 km/h, et dès 110 km/h.
Deux expertises
«J’ai constaté ces vibrations dès l’achat (ndlr: juin 1998), raconte notre lecteur d’Epalinges (VD). Je me suis adressé au garage qui m’a vendu la voiture afin d’obtenir réparation sous garantie, et j’ai obtenu que l’inspecteur de zone de Toyota essaie la voiture. Mais cette personne a affirmé qu’il n’y avait aucune anomalie.» Dans son rapport, l’inspecteur de zone signale pourtant que de telles vibrations sont «perceptibles sur toutes les Avensis essayées à ce moment-là».
Manuel Ledesma s’adresse alors à un service d’assistance juridique. Déçu par le concessionnaire Toyota, il fait effectuer son premier grand service dans un autre garage, qui réajuste la douille de base de la colonne de direction, et remédie à une lubrification insuffisante de celle-ci (un défaut qui affecte toutes les Avensis de 1e génération…). Mais les vibrations réapparaissent, et sont même constatées par deux experts agréés.
Rien ne vient pourtant à bout du refus de Toyota d’entrer en matière: ces vibrations «n’ont aucune influence sur le fonctionnement ou la qualité du véhicule» et, selon les termes du contrat de garantie, ne sont donc pas couvertes par celle-ci. «Comme toute garantie, celle-ci ne couvre que les défauts de matériaux ou de fabrication, ce qui n’était pas le cas, argumente Jean-François Menthonnex, directeur de la division après-vente de Toyota SA. Les seules propositions de l’agent Toyota seront donc un service d’entretien gratuit, un conseil qui l’est tout autant (adopter un «mode de conduite approprié» pour éviter les vibrations…), et enfin un rabais de 1000 fr. sur l’achat d’un véhicule neuf. Proposition refusée par Manuel Ledesma, qui entend mettre fin à plusieurs décennies de fidélité à la marque.
«Lorsque leur pub parle de garantie complète, c’est un mensonge!» conclut Manuel Ledesma, dépité. «On ne peut qualifier ainsi une couverture très large sur une durée de 3 ans, limitée à 100 000 kilomètres», proteste Jean-François Menthonnex.
«Inexplicables»
Manuel Ledesma en est sûr: les vibrations affectent toute la série des Avensis construites en 1998. Comme le disait alors
le spécialiste auto du Matin1: «C’est à peine si nous regretterons quelques vibrations sourdes au ralenti. Sourdes, mais peu agréables, et en l’occurrence, inexplicables.» Un constat que Jean-François Menthonnex balaie avec force: «Plusieurs milliers de véhicules roulent sans aucun problème.»
Blaise Guignard
1Le Matin, 21.06.1998.