Balèze, l’équipe juridique de Comparis! Elle a réussi à faire plier l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), qui s’est résigné à amputer son nouveau calculateur www.priminfo.ch dans l’éventuelle étape qui suit la comparaison des primes. Une fois la recherche terminée, il faudra, en effet, rejoindre le site de la caisse choisie et enregistrer de nouveau les paramètres déterminants, alors que l’opération est automatique sur le site commercial.
C’est d’autant plus énervant que, de son côté, comparis.ch (tout comme son concurrent bonus.ch), s’est fait prendre la main dans le sac par la presse alémanique et a dû avouer, à la fin de septembre, qu’il plaçait des filtres dans son programme permettant aux caisses maladie de ne pas faire d’offres aux mauvais risques. Autrement dit: comparis.ch peut user d’un droit qu’il refuse à la Confédération (offre directe) et dont il se sert pour avantager les assureurs (qui paient pour cela) et non les consommateurs (qui ne lui rapportent rien directement).
Mot d’ordre confirmé
Cela confirme, dès lors, le mot d’ordre que nous avons lancé dans notre dernière édition: tous sur www.priminfo.ch, qui ne touche évidemment aucune commission, n’engendre aucuns frais indirects, et ne peut donc être soupçonné d’aucune dérive commerciale. Rappelons, par ailleurs, qu’il n’est pas nécessaire de demander une offre pour l’assurance de base, puisque la caisse est obligée de vous accepter au tarif communiqué à l’OFSP. Du coup, les frais de santé, donc – indirectement – vos primes, seront allégés de plusieurs dizaines de millions de francs.
Notre complément
L’autre point faible du comparateur de la Confédération (comme dans la plupart des équivalents commerciaux d’ailleurs), c’est l’absence d’un instrument permettant de choisir la meilleure franchise en fonction de ses frais de santé. Bon à Savoir vous le propose donc sur son site internet www.bonasavoir.ch (voir reproduction ci-contre; une version pour enfants est aussi disponible).
Son fonctionnement est extrêmement simple: il suffit d’entrer les primes de la caisse de votre choix ainsi qu’une estimation de vos frais de santé annuels et vous pourrez immédiatement comparer l’économie ou le supplément que vous aurez à payer par rapport à la franchise minimale (300 fr. pour les adultes).
Exemple chiffré
Prenons un exemple: la caisse maladie XYZ demande une prime mensuelle de 388 fr. pour l’assurance obligatoire avec une franchise de 300 fr. (1), mais de 322 fr. avec une franchise de 1500 fr. (2) et de 267 fr. avec une franchise de 2500 fr. (3) Si l’assuré n’a aucuns frais de santé, il va économiser la totalité de la différence, soit 792 fr. par an avec une franchise de 1500 fr. (4) et 1452 fr. avec une franchise de 2500 fr. (5) Si, en revanche, il doit dépenser 1500 fr. (6) à cette même fin, il va devoir payer, en plus de ses primes, tout ou partie de la franchise (7), puis une quote-part de 10% sur le solde des frais (8), jusqu’à un montant maximal de 700 fr. par année civile.
Soit dit au passage, dans un tel cas, l’assuré va consacrer entre 4704 fr. et 5076 fr. de son budget à la santé 9! Mais, surtout, il réalise d’un coup d’œil a qu’il doit absolument éviter la franchise à 1500 fr., qui induit, en fin de compte, un supplément annuel de 288 fr. par rapport à la franchise minimale, à l’inverse de la franchise à 2500 fr., qui permet une économie de 372 fr. Il faut savoir, toutefois que, avec des frais de santé supérieurs à 1913 fr., c’est l’option minimale (franchise à 300 fr.) qui sera la meilleur marché.
Christian Chevrolet