Mais à quoi joue Helsana?

Helsana propose à certains de ses jeunes assurés de passer chez Progrès, qu’elle gère également. Motif: des primes plus avantageuses. Une regrettable erreur, plaide la plus grosse caisse de Suisse.

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Bon à Savoir 12-2002

04.12.2002

Christian Chevrolet

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Mais à quoi joue Helsana? C’est la question que nous ont posé plusieurs lecteurs dans le cadre de notre campagne «Stop aux abus des caisses maladie». L’un d’eux, Pio Oblanca, est franchement indigné: «J’ai reçu un jour un appel téléphonique d’Helsana qui m’a proposé de transférer mon assurance de base chez Progrès, en précisant qu’il s’agissait en fait de la même caisse. Motif invoqué: je suis un bon client et je peux donc bénéficier de primes plus basses pour des prestations identiques. Voilà une étrange vision de l’équité sociale, non?» La question est pertinente, d’autant que cette même proposition a été faite à d’autres lecteurs avec les mêmes explications.

Tombé du ciel
Or, il est vrai qu’Helsana propose un peu partout en Suisse romande des primes nettement plus élevées que Progrès. Vrai aussi que, sans lui appartenir, Progrès collabore étroitement avec la plus grosse caisse maladie du pays, au point que son porte-parole est le même: Christian Boesch. Lequel semble tomber du ciel lorsque nous lui transmettons la question de nos lecteurs: que va devenir Helsana si elle se sépare de tous ces bons client et ne garde que les plus âgés? «Je vous assure que telle n’est pas notre intention, se défend Christian Boesch. Progès a certes entrepris un travail de prospection auprès de clients potentiels entre 25 et 45 ans. Mais nous avons acheté leur adresse à un service spécialisé et n’avons pas puisé dans le fichier d’Helsana pour mener cette campagne».
Une réponse qui ne convainc pas Pio Oblanca: «La personne qui m’a contactée m’a clairement dit qu’elle agissait au nom d’Helsana.» Un souvenir corroboré par au moins un autre lecteur. Et deux autres encore rapportent que leur interlocuteur a même tenté de leur faire remplir un questionnaire santé alors qu’il ne leur proposait qu’une assurance de base, ce qui est illégal.

Enquête interne
«Je le sais et je ne comprends pas l’attitude de nos collaborateurs, poursuit Christian Boesch. Je vais ouvrir une enquête». Quelques jours plus tard, le porte-parole des deux caisses nous confirme l’achat des adresses, mais avoue qu’aucune comparaison des adresses n’a été faite, et, donc, que des assurés d’Helsana, mais aussi de... Progrès, ont reçu une proposition les invitant à transférer leur assurance à Progrès. Il présente donc à toutes les personnes concernées ses excuses «pour notre manque de professionnalisme dans cette affaire». Et il affirme avoir rappelé à tout le monde l’interdiction d’exiger un questionnaire santé pour une seule assurance de base.
Trop tard pour Pio Oblanca, qui n’en démord pas: «Lorsqu’une caisse maladie utilise de tels subterfuges pour essayer de garder les bons clients qu’elle risque de perdre avec une hausse de prime de 18%, il n’y a qu’une chose à faire: passer à la concurrence!»
Christian Chevrolet

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