L’overbooking irrite
Lorsqu’on a payé son billet et confirmé sa réservation, on pense son vol assuré. Deux de nos lectrices ont constaté qu’il n’en est rien.
Sommaire
Bon à Savoir 09-2001
12.09.2001
Dernière mise à jour:
14.03.2023
Sophie Pieren
Pour les fêtes de Pâques, Marie-Laure Gottet et Chantal Prince avaient prévu de passer huit jours à Chypre. Malgré l’encombrement des vols en cette période de l’année, elles ont déniché une offre intéressante chez Imholz:une semaine en forfait avion-hôtel pour 1087 fr.
Munies de leurs billets d’avion, elles se sont donc rendues à l’aéroport de Zurich le 8 avril, avec une heure d’avance comme demandé. Après avoir enregistré leurs bagages, elles ont patienté dan...
Pour les fêtes de Pâques, Marie-Laure Gottet et Chantal Prince avaient prévu de passer huit jours à Chypre. Malgré l’encombrement des vols en cette période de l’année, elles ont déniché une offre intéressante chez Imholz:une semaine en forfait avion-hôtel pour 1087 fr.
Munies de leurs billets d’avion, elles se sont donc rendues à l’aéroport de Zurich le 8 avril, avec une heure d’avance comme demandé. Après avoir enregistré leurs bagages, elles ont patienté dans les galeries avant de se présenter à l’embarquement.
Vol complet
Mais, arrivées au guichet, on leur a annoncé que leur avion était plein et qu’elles ne pouvaient monter à bord. Après avoir dû passer la nuit dans un hôtel zurichois, les jeunes femmes n’ont finalement pu décoller que le lendemain. Pour tout dédommagement, les deux amies se sont vu rembourser les frais de repas et d’hébergement et ont chacune reçu 162 fr.
Mais que s’est-il passé au juste? Nos lectrices ont été victimes d’une pratique couramment utilisée par les transporteurs aériens, appelée overbooking ou surréservation. Les compagnies, vu la fréquence des désistements de dernière minute, ont en effet pour habitude de réserver plus de places que n’en contient l’avion.
Erreurs possibles
En général, les prévisions des transporteurs sont assez précises pour que surviennent un minimum d’erreurs et qu’ainsi, le nombre de passagers effectivement présents sur un vol soit tout juste égal à la capacité de l’avion. Swissair affirme par exemple ne refouler que 6 personnes sur 10 000 réservations.
D’un point de vue économique et écologique, l’overbooking est donc une pratique rationnelle. Mais elle peut se révéler fort irritante pour les voyageurs qui se retrouvent sur le carreau. D’autant que la réglementation des droits des passagers aériens n’est pas faite pour leur faciliter les choses.
En effet, s’il n’existe pas de règlement légiférant le système d’overbooking dans le pays de décollage, le transporteur est libre de ses pratiques. Or, seuls les membres de l’Union européenne (UE), les Etats-Unis et le Canada ont mis au point une réglementation à ce sujet.
Ainsi, un passager victime d’overbooking dans un pays de l’UE a le choix entre trois options: se faire rembourser intégralement le prix du billet, attendre d’être réacheminé dans les meilleurs délais ou repousser la date de son départ selon sa convenance. En outre, la compagnie doit lui verser une compensation comprise entre 110 et 450 fr., selon la distance et le délai d’attente, et lui rembourser certaines prestations, comme les frais de restauration et d’hébergement, le coût d’un appel téléphonique et le transport vers un éventuel aéroport de remplacement. Mais tout ceci n’est valable que sur les vols réguliers, si la réservation a été confirmée.
En Suisse, tout dépend de la compagnie de transport. Swissair, par exemple, applique le règlement de l’Union européenne, quel que soit l’aéroport de décollage de l’avion, et accorde des compensations comprises entre 150 fr. et 1000 fr. Easyjet ne pratique pas l’overbooking, les réservations de billets étant définitives et non remboursables.
Sophie Pieren