Son carton d’effets personnels sous le bras, à l’heure de quitter son employeur, deux à trois formalités administratives doivent impérativement être réglées, dont le stockage de son 2e pilier.
Lorsqu’un nouvel emploi salarié succède immédiatement, il suffit simplement d’indiquer les coordonnées de la nouvelle caisse de pension pour le transfert de son épargne vieillesse.
Mais, si un autre poste de travail tarde à se présenter, il faut incessamment choisir une forme de libre passage où déposer cet argent. Sans quoi, il atterrira sur un compte de libre passage à l’Institution supplétive LPP (www.aeis.ch), où il sera certes possible de le récupérer, mais crédité d’un très maigre taux d’intérêt (1% actuellement).
Compte ou police?
Deux types de libre passage existent:
- Le compte offre un taux d’intérêt variable sur le capital (voir tableau), mais ne permet pas de toucher une rente. A la retraite, en cas d’invalidité ou de décès, seule l’épargne et les intérêts sont versés.
- La police de libre passage permet d’assurer certains risques et peut donner droit à une rente. Il existe diverses formules, dont il convient d’étudier l’étendue des prestations et le cercle des bénéficiaires (lire TCF 6/2009*). C’est une bonne solution pour les personnes ayant des lacunes d’assurances, mais cela a évidemment un coût.
Un vrai 2e pilier
Autre solution: se constituer un 2e pilier auprès de l’Institution supplétive. A la différence de la plupart des autres acteurs des 2e et 3e piliers, elle accepte aussi d’assurer les personnes sans activité lucrative, mais pendant une durée de deux ans au maximum. L’assuré versera des cotisations et, en contrepartie, bénéficiera de toutes les prestations prévues par la LPP: rentes de survivants, d’invalidité, de vieillesse, taux d’intérêt (2% en 2009) et taux de conversion du capital en rente selon le minimum légal.
Petit bémol: cette institution ne couvre que la part obligatoire de l’épargne vieillesse (lire TCF 02/2008). L’argent de la part surobligatoire est placé sur un compte épargne à un taux moindre et ne génère pas de rente. Néanmoins, cette solution reste très intéressante. Attention, la demande doit être impérativement faite dans les 90 jours suivant la cessation des rapports de travail avec l’ex-employeur.
Astuce
«Lors du transfert de l’avoir de vieillesse vers un libre passage, on peut demander un «splitting», signale Roland Bron, directeur de VZ en Suisse romande. Cela signifie que l’épargne sera répartie entre deux comptes de libre passage ou entre un compte et une police, par exemple.» Avantages:
- une partie de l’argent peut-être placée sur un compte lié à des fonds de placement (rémunérateur, mais risqué, donc à doser…);
- cumul des atouts d’un compte et d’une police;
- échelonnement des retraits au moment de la retraite (fiscalement très judicieux).
La demande de splitting doit toutefois précéder le transfert.
Il s’agit donc de prendre toutes ces choses en main, avant la verrée d’adieu à ses collègues.
Joy Demeulemeester