Téléphoner de toutes les pièces de sa maison ou de son appartement, et même à l’extérieur, et ne pas avoir à courir vers le combiné quand il sonne, c’est la liberté qu’offrent les téléphones sans fil. Une liberté toujours plus appréciée par les Suisses, puisque on prévoit de vendre quelque 650 000 appareils dans les deux ans à venir. Cet engouement s’explique aussi par l’arrivée des appareils DECT (Digital European Cordless Telecommunication) offrant diverses fonctions nouvelles (fax, SMS, affichage du numéro de l’appelant, mise en réseau, etc.).
Raison suffisante pour que Bon à Savoir, et son partenaire alémanique K-Tipp aient soumis un échantillon de dix appareils à une batterie de tests. Et le résultat de ces essais, menés par l’ipi, laboratoire allemand spécialisé en recherche et information sur les produits, montre que la qualité n’est pas toujours au rendez-vous: deux modèles seulement – celui de Swisscom et celui de la marque Orchid (voir tableau ci-dessous) ont été à la fois jugés bons pour leur conception et leur facilité d’utilisation et classés recommandables, mais sous réserve, en ce qui concerne les émissions de rayons électromagnétiques (mesurées par un autre expert allemand).
Ce sont en effet les seuls parmi les dix testés qui émettent uniquement lorsque le combiné est décroché (fonction Ecomode), sauf si l’on utilise plusieurs appareils en réseau, par exemple dans une entreprise.
Car les appareils DECTS sont certes plus puissants, mais du coup ils émettent bien plus de rayons électromagnétiques que les anciens appareils (technologie CT1+ et CT2). Au point que l’Office fédéral de la santé publique a publié des conseils de prudence en juillet dernier (lire plus loin).
Les points évalués
Les experts de l’ipi ont évalué:
> la qualité des communications (parler/écouter);
> la portée des appareils avec ou sans obstacle entre le combiné et la station de base;
> la facilité d’utilisation.
> Un autre expert allemand a mesuré le rayonnement électromagnétique des bases des appareils.
Les bons
Du point de vue pratique, cinq modèles sont jugés bons (voir tableau), mais aucun n’est «très bon». 1er, le Panasonic est aussi le plus cher de tous (149 fr.). Il s’est distingué tant par sa portée (500 m à l’extérieur / 6 étages à l’intérieur) que par sa facilité d’emploi. Par contre, l’émission de rayons de cet appareil est très élevée: 6,7 V/m (volt/mètre). Certaines études préconisent de ne pas s’exposer de manière durable à des rayonnements de plus de 0,02 V/m.
Le 2e du test, le Swisscom Classic A313 est vendu seulement 1 fr. de moins. Moins performant côté portée (270 m / 4 étages), il a plutôt marqué des points pour sa conception et notamment son grand écran, le plus grand du test. Mais il «rayonne» aussi moins que le premier (4,4 V/m) et seulement si le combiné n’est pas posé dans la base.
Preuve qu’un bon appareil sans fil n’est pas forcément cher: le Siemens Gigaset A 140, à 58 fr. seulement, classé 3e, qui offre une portée élevée (500 m / 6 étages), mais dont le clavier notamment, mal disposé, a moins convaincu les experts. Mauvais points côté rayonnement, avec 6,9 V/m.
Du côté des «satisfaisants»
Parmi les appareils satisfaisants, le Switel affiche la meilleure portée avec 460 m / 6 étages. Et c’est lui qui a obtenu le plus de points pour la qualité des conversations. Point noir: il émet des ondes à raison de 9 V/m.
Les modèles de Hagenuk et Orchid étaient nettement moins performants avec des portées de respectivement 260 m / 4 étages et 160 m/ 3 étages, et des rayonnements de 5,2 V/m et 6,7 V/m.
Les moins bons
Quant aux insatisfaisants, le Doro et l’Audioline, s’ils émettent moins de rayons (4,4 V/m resp. 3,4 V/m), ils ont déçu du point de vue de l’utilisation. Mémorisation des numéros fastidieuse, idem pour le réglage du volume, son trop léger sont quelques uns des jugements pour le premier. Quant au second, il a notamment perdu des points pour son mode d’emploi trop superficiel, ses touches mal disposées, et la mémorisation difficile des numéros. Côté portée, ils affichaient respectivement
225 m/ 3 étages et 500 m / 3 étages.
Conseils préventifs
Etant donné qu’on ignore à l’heure actuelle si les champs électromagnétiques émis par les stations de base DECT présentent un risque pour la santé, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) donne les conseils suivants pour minimiser à titre préventif les champs électromagnétiques à l’intérieur des logements:
> Choisir un système téléphonique DECT à faible rayonnement lors de l’achat. Notre test vous y aidera.
> Ne pas placer les stations de base dans des lieux de repos telle la chambre à coucher, ni à des postes de travail longuement occupés.
> Ne pas placer les stations de base dans des chambres d’enfant.
> Utiliser… les téléphones fixes.
R. Muntwyler / ew
