L’hiver est tout proche et le virus influenza, mieux connu sous le nom de grippe, se prépare à lancer une nouvelle épidémie. En Suisse, on compte en moyenne
355 000 consultations médicales, 5600 hospitalisations (soit 42 000 journées d’hospitalisation) et 1300 décès dus à la grippe par an. Ce virus ne doit donc pas être pris à la légère.
Pour protéger les personnes à risque (lire plus loin), la vaccination reste le moyen le plus efficace, rappelle l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). En outre, compte tenu des traitements nécessaires en cas de maladie et de l’absentéisme engendré, le vaccin permet de réduire les coûts de la santé ainsi que les charges des employeurs.
Effets secondaires rares
Le virus influenza diffère d’année en année et la protection du vaccin dure, au maximum, six mois. Il faut donc répéter l’injection avant chaque hiver, idéalement entre la mi-octobre et la mi-novembre. A cet effet, la journée du 4 novembre sera «Journée nationale de vaccination contre la grippe». Ce jour-là, les médecins généralistes (infos: www.
kollegium.ch) vaccineront hors consultation, pour 25 fr.
Durant les deux jours suivant la piqûre, des effets secondaires peuvent apparaître (rougeur au point d’injection, démangeaisons, douleurs musculaires et parfois légère fièvre et nausées). Les effets graves (urticaire, œdèmes, asthme, réaction allergique) sont beaucoup plus rares. Et le risque de complications sérieuses suite à une grippe est bien plus important que celui d’effets secondaires.
Reconnaître les symptômes
On confond fréquemment un simple refroidissement et la grippe. Les principaux symptômes du vrai virus (après 1 à 4 jours d’incubation), sont les suivants:
– forte fièvre (jusqu’à 41°C);
– apparitions subites de violents maux de tête et de violentes douleurs musculaires et articulaires;
– frissons.
A cela peuvent s’ajouter rhume, maux de gorge et toux sèche. Les enfants souffrent également souvent de nausées, vomissements, maux de ventre et diarrhées.
Groupes à risque
Les personnes à risque suivantes, définies par l’OFSP, peuvent se faire rembourser le vaccin par leur caisse maladie.
> Les plus de 65 ans.
> Les patients suivant un traitement médical régulier.
> Les personnes ayant été hospitalisées au cours de l’année.
> Les enfants et adultes exposés à un risque accru de complications en raison des maladies graves suivantes:
– pathologies chroniques du cœur et des poumons;
– asthme chronique;
– malformation congénitale du cœur;
– fibrose kystique;
– troubles métaboliques chroniques;
– insuffisance rénale;
– immunosuppression;
– hémoglobinopathie.
L’OFSP recommande aussi d’envisager une vaccination, avec l’accord du médecin, aux femmes enceintes, aux personnes VIH-positives et aux personnes à risque voyageant sous les tropiques.
D’autres groupes devraient encore songer au vaccin, même à
leurs frais: pensionnaires d’établissements de soins et de homes, personnel médical, gens en contact avec des groupes à risque.
Pas contre la grippe aviaire
Les personnes vaccinées peuvent parfois tout de même contracter la grippe, mais le risque de complications graves est plus faible.
Enfin, le vaccin n’a aucune efficacité contre la grippe aviaire. Mais l’OFSP a recommandé à qui travaille au contact de volailles ou d’oiseaux de se faire vacciner, pour limiter les fausses alertes (si un cas de grippe normale se déclare, on risque de s’inquiéter à tort d’une contamination à la grippe aviaire). Par ailleurs, si quelqu’un est atteint simultanément des deux virus, la grippe aviaire pourrait alors muter et devenir contagieuse d’humain à humain (ce qui n’est pas encore le cas). La vaccination limite ainsi les risques que les deux virus se retrouvent ensemble dans l’organisme d’un même malade.
Yves-Alain Cornu