Sous nos latitudes, le thermos est l’ustensile indispensable des randonneurs et des travailleurs en plein air. Même à la maison, il est pratique de pouvoir conserver toute la journée du café au chaud. Et verser un reste d’eau bouillante dans une bouteille isotherme, de manière à l’utiliser ultérieurement, constitue un petit geste pour l’écologie. Mais les thermos remplissent-ils efficacement leur rôle? C’est ce que Bon à Savoir a vérifié en testant l’isolation de 14 bouteilles isothermes disponibles sur le marché (voir encadré).
Résultat: les performances des différents modèles sélectionnés varient sensiblement. Avec la gourde isotherme Tatonka, meilleure du test pour le critère de l’isolation, la température de l’eau n’a perdu que 10 degrés en six heures, en passant de 95° à 85°. Mais elle ne mesurait plus que 53° – soit 42° de moins! – dans le modèle le moins performant du test, le Campingaz Coolwave de Migros. Et lorsqu’une deuxième mesure a été effectuée après douze heures, l’eau contenue dans ces bouteilles ne s’élevait respectivement plus qu’à 78° et 37°.
Isolation thermique
Il faut savoir que la déperdition de chaleur dépend du volume de la bouteille: le liquide contenu dans les petits modèles atteint donc plus vite la température ambiante. Mais l’isolation thermique relève aussi de la conception et des matériaux utilisés pour
la fabrication du thermos. Notre test montre clairement que les modèles en acier sont les plus efficaces, en remportant les quatre premières places du classement. Un fait étonnant à première vue, car le métal est meilleur conducteur que le verre et le plastique et il devrait donc offrir une moins bonne isolation thermique. Apparemment, ils sont mieux conçus que les bouteilles en verre et en plastique. Toutefois, les thermos en acier présentent deux défauts: ils sont plus lourds et beaucoup plus chers.
Les testeurs ont également cherché à simuler la déperdition de chaleur en conditions réelles, en prélevant régulièrement une partie du liquide. Dans ce cas, la température chute plus vite, car de l’air froid pénètre dans la bouteille à chaque utilisation et le volume d’eau chaude diminue (voir tableau).
Volume en cause
En effet, moins le volume d’eau chaude est important, moins la température est stable. C’est ce qui explique d’ailleurs en partie les mauvais résultats des trois derniers thermos du classement. Les deux modèles de la marque Emsa ne peuvent contenir qu’un demi-litre de liquide. De plus, celui vendu par la Coop est aussi conçu pour tenir au chaud des aliments. Le bouchon, partie du thermos la plus difficile à isoler, est donc plus grand, ce qui génère une déperdition de chaleur plus importante à chaque ouverture. Toutefois, les deux modèles de la marque Emsa suffisent pour garder de l’eau au chaud durant une demi-journée.
Le modèle Campingaz Coolwave de Migros, dernier du test, offre une très mauvaise isolation: guère étonnant, vu qu’il est entièrement fabriqué en plastique. Cette bouteille est d’ailleurs plutôt conçue pour garder des boissons au frais ou au chaud durant un court laps de temps. Avantage: il est clairement le plus léger parmi les modèles de cette taille.
Résistance aux chocs
Et, comme il est entièrement en plastique, il a surmonté sans heurt la partie du test consacrée à la solidité. Au contraire, un simple choc suffit souvent à faire exploser la bouteille en verre contenue dans certains modèles en plastique. Les thermos en acier, quant à eux, supportent sans dommage une chute d’une hauteur d’un mètre, à laquelle la plupart des modèles en verre et plastique n’ont pas résisté.
D’une manière générale, les thermos en acier ont obtenu les meilleurs résultats grâce à leur solidité et à l’isolation qu’ils procurent. Mais ils sont très chers et moins pratiques à cause de leur poids. Les randonneurs leur préféreront donc un thermos en plastique certes moins performant, mais plus léger dans le sac à dos...
Dernier conseil: préchauffez toujours le thermos avec un peu d’eau bouillante avant de le remplir, de manière à améliorer ses performances.
La tasse intégrée à certains modèles est mal isolée. Résultat: on se brûle en l’utilisant.
Critères du test
Isolation et résistance aux chocs
C’est le laboratoire d’analyse Engineering Communication de Bertschikon (ZU) qui a testé les thermos sélectionnés par Bon à Savoir: 14 modèles en acier ou en plastique, compris dans une fourchette de prix entre 6,90 fr. et 135 fr.
Les testeurs ont d’abord mesuré le volume et le poids de chaque thermos: ces indications ne sont pas toujours à disposition du consommateur. Et lorsqu’elles figurent sur l’étiquette, les chiffres avancés par le fabricant ne correspondent pas forcément au résultat obtenu par le laboratoire d’analyse (voir tableau).
Les testeurs ont ensuite vérifié l’isolation thermique et la solidité de chaque modèle, selon les critères suivants:
• Isolation sans retrait de liquide: deux exemplaires de chaque modèle ont été remplis avec de l’eau chauffée à 95°. Les testeurs ont ensuite laissé les thermos reposer à une température ambiante de 22°. Après douze heures, la température de l’eau a été mesurée. Lorsqu’elle atteignait encore 80°, les thermos ont obtenu 100 points. Les meilleurs du test ne sont pas arrivés très loin de ce résultat.
• Isolation avec retrait de liquide: la même procédure a été suivie pour le remplissage des thermos. Mais cette fois, les testeurs ont ouvert les bouteilles durant vingt secondes pour prélever un décilitre d’eau après trois heures et après six heures. Après neuf heures, ils ont mesuré la température de l’eau: les points ont été attribués comme pour le critère précédent (80°=100 points). Cette partie du test visait à simuler la déperdition de chaleur en conditions réelles.
• Résistance aux chocs: deux exemplaires de chaque modèle ont été lâchés d’une hauteur d’un mètre, une fois vides, une fois pleins. Si les deux ont résisté au choc,
le thermos a obtenu 100 points. Si l’un des deux seulement est resté intact, 50 points et si les deux se sont brisés, 10 points.
• Gobelet: le laboratoire a également testé si les utilisateurs risquaient de se brûler les doigts en buvant avec le gobelet intégré au thermos: chaque gobelet a été rempli avec de l’eau chauffée à 95° et la température externe a été mesurée.
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