La Surveillance des prix ne compte plus le nombre de plaintes sur le prix de l’accès à internet. Elle a donc mené une étude qui démontre que les doléances des consommateurs sont fondées. Cette comparaison met très nettement en évidence la cherté des tarifs pratiqués par les trois plus grands fournisseurs: Swisscom, Sunrise et Cablecom.
En moyenne 83% plus cher
En considérant les connexions standard – dont le débit maximal de téléchargement se situe entre 5 et 8 mégabits par seconde (Mbit/s) – l’offre suisse la moins chère coûte 83% de plus que la moyenne des offres les moins coûteuses des pays voisins. En l’occurrence, le fournisseur helvétique le plus attractif qu’est Sunrise facture son produit «click&call 5000» à 55 fr. sans TVA, alors que les tarifs les plus avantageux sont de 21 fr. en Autriche, 27 fr. en Allemagne, 31 fr. en Italie et 40 fr. en France.
Comme le relève Monsieur Prix, il existe également une grande différence entre les bandes passantes. Dans notre pays, Swisscom propose 1 Mbit/s pour près de 55 fr. (sans TVA), alors que les opérateurs historiques des pays voisins délivrent entre 20 Mbit/s et 100 Mbit/s pour environ 50 fr! Pour le même prix, UPC Cablecom et Sunrise sont plus généreux que le géant bleu en délivrant 5 Mbit/s.
Le plus cher, c’est Swisscom
Pour la technologie DSL, Swisscom s’accapare 75% du marché, tout en se montrant une fois encore plus gourmand que ses voisins. Globalement, il est 78% plus cher, avec une offre standard affichée 69 fr. contre 39 fr. en moyenne chez les opérateurs historiques des pays limitrophes. Plus onéreux que ses concurrents étrangers, Swisscom l’est aussi vis-à-vis de ses deux concurrents nationaux: pour une offre standard de 5 Mbit/s, il faut débourser environ 25% de plus que chez Sunrise et UPC Cablecom.
Aussi, Monsieur Prix recommande de modifier rapidement la loi sur les télécommunications pour améliorer la concurrence et faire baisser les prix. Il suggère notamment d’augmenter la marge de manœuvre du régulateur (ComCom), de passer à une régulation dite «ex officio», d’élargir l’accès à haut débit régulé et d’ouvrir une discussion sur le service universel.
Yves-Noël Grin