Les Suisses avalent plus de 7 litres de glaces par an et par personne. C’est beaucoup, mais moins que la moyenne européenne (un peu plus de 8 litres). Fait surprenant, les pays du Nord sont les plus gros consommateurs, avec en tête les Suédois (13 litres), tandis que les Portugais se contentent de 4 litres. Quant aux Américains, ils remportent la palme haut la main avec 21 litres!
Ces chiffres pourraient rassurer le consommateur suisse. Pourtant il ferait bien de se méfier car, selon les ingrédients qui les composent, les glaces n’ont pas les mêmes valeurs nutritionnelles. Certaines d’entre elles sont certes de véritables bombes glacées, mais aussi… caloriques.
On distingue deux grandes catégories: les crèmes glacées et les sorbets, auxquelles sont venu s’ajouter plus tard les glaces allégées.
Les crèmes glacées (ice cream)
Les crèmes glacées contiennent de la crème, du lait et du sucre. La crème ou le lait sont parfois remplacés par du beurre. Avec, en guise de complément, des noix, des fruits, du chocolat, des biscuits, des œufs, du miel ou de l’alcool.
Le lait fournit une quantité appréciable de calcium ainsi que des protéines. Malheureusement les graisses du lait et de la crème sont des graisses saturées, donc sont néfastes pour nos artères.
• Les glaces proposées dans des barquettes, avec lesquelles on confectionne des boules, sont en général moins caloriques que celles vendues à l’unité, dans un cornet ou autour d’un bâtonnet. Cependant, certaines marques, notamment Mövenpick et Häagen-Dazs, contiennent davantage de crème et apportent jusqu’à deux fois plus de graisses qu’une glace standard.
• D’autre part, l’adjonction de chocolat, de noix ou d’amandes augmente fortement la quantité de graisses, donc de calories.
• La taille des glaces vendues
à l’unité est toujours plus grande (magnum, mega, grande). Ainsi, le modèle Pralinato grande (Frisco) contient 26 grammes de graisses, soit le tiers des besoins journaliers en la matière! Et la petite barquette Mövenpick représente, à elle toute seule, l’équivalent de trois boules de glace. Cette tendance au gigantisme est d’ailleurs inquiétante, à l’heure où l’obésité touchant les enfants devient un réel problème de société.
Règle de base: éviter les glaces qui contiennent plus de 10 g de graisse par portion (lire les emballages),
et ne consommer qu’exceptionnellement les glaces de grande taille.
Les sorbets (glaces à l’eau)
Ils contiennent de l’eau, du sucre et des fruits. Leur teneur en graisses est donc nulle. Et les sorbets à base de purée de fruits conservent une grande partie de la vitamine C des fruits qui en sont richement pourvus, tels le citron, la mandarine, le cassis, la fraise et la framboise.
• L’apport en calories est nettement inférieur à celui des crèmes glacées, puisque le sorbet le plus sucré ne renferme pas plus de Kcal que la crème glacée la moins grasse.
• Mais comme pour les crèmes glacées, la taille des barquettes individuelles encourage à une surconsommation.
• Du point de vue diététique, les sorbets n’ont toutefois rien de catastrophique. Et come ils sont plus rafraîchissants que les crèmes glacées…
Les glaces allégées
On obtient des glaces allégées en incorporant un maximum d’air à la glace, (augmentant ainsi le volume sans augmenter la valeur calorique), en remplaçant la crème par du lait écrémé, tout comme on utilise des édulcorants.
Du coup, ce type de glaces devient moins caloriques qu’un sorbet. Elles présentent donc un intérêt pour ceux qui suivent un régime amaigrissant.
Doris Favre
comparaison difficile
100 ml n’égalent pas 100 g
Selon les indications imprimées sur l’emballage de la glace à la vanille bon marché de Migros, 100 grammes reviennent à 73 centimes. Selon celles imprimées sur la barquette plus prestigieuse de la ligne Crème d’Or, 100 millilitres reviennent aussi à 73 centimes.
Est-ce à dire que les deux produits reviennent au même prix? Pas du tout! Car pour la plupart des gla-
ces industrielles, 100 millilitres ne correspondent pas à 100 grammes. En effet, les fabricants introduisent dans la matière environ 50% d’air, soi-disant pour qu’elle soit plus onctueuse. Du coup, 100 grammes de la glace Crème d’Or reviennent exactement à 1,43 fr., soit le double de son pendant meilleur marché.
Premier commentaire d’Urs Peter Naef, porte-parole de Migros: cette façon d’indiquer les prix est parfaitement légale. Mais il ajoute: «Le plus honnête serait toutefois d’indiquer le prix par rapport au poids, qui se mesure et se compare faci-
lement, alors que le volume varie en fonction de l’air qu’il contient.» Et de conclure que si Migros a choisi la moins bonne option pour son produit de marque, c’est parce que la concurrence fait de même.
Urs Peter Naef a partiellement raison: Coop indique en effet ses prix pour 100 ou 1000 millilitres, et non pour 100 et 1000 grammes. Mais elle le fait pour toutes ses glaces à la vanille, ce qui rend les prix comparables. Tel n’est pas le cas de Migros. M.D. / cc