Voilà déjà plusieurs années qu’elles ont débarqué sur le marché. Les Crocs, ces chaussures américaines en plastique ont désormais conquis un grand nombre de suisses. En 2007, le magasine allemand Öko-Test avait recherché des substances nocives dans ces chaussures. Une démarche qui avait révélé la présence de dibutylétain, un produit chimique susceptible de nuire au système hormonal et immunitaire, dans le modèle rouge Cayman.
De son côté, la chambre du travail de Burgenland, en Autriche, a dernièrement fait examiner différents accessoires de bain et des chaussures conçus spécialement pour les enfants afin de savoir s’ils constituaient, eux aussi, d’éventuels dangers pour la santé. Comme en 2007, les résultats sont peu réjouissants. Parmi les 18 produits testés, quatre ont été jugés «insatisfaisants», dont deux paires de crocs disponibles en Suisse: les modèles Dora et Shayna à 44.90 fr.
Conséquences sur la santé
Ces chaussures en plastique contiennent des substances potentiellement nuisibles, qui pénètrent dans le corps par la peau: des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et un phtalate, le DEHP. Certains HAP, qu’on retrouve notamment dans les caoutchoucs, peuvent endommager le patrimoine génétique, provoquer des cancers ou affecter la procréation et le développement du fœtus. Quant à certains phtalates, comme le DEHP, ils servent, eux, à augmenter la flexibilité des plastiques. Ils sont soupçonnés d’être cancérigènes, mutagènes, et toxiques pour la reproduction. Selon la chambre du travail autrichienne, l’utilisation de ces polluants n’est pas nécessaire et techniquement évitable. Les consommateurs sont donc exposés à des risques totalement inutiles.
Marie Tschumi