Les bus sont prioritaires

La loi est claire: lorsqu’un bus quitte un arrêt, les automobilistes «doivent au besoin réduire leur vitesse ou s’arrêter pour lui permettre de partir». Mais ce devoir est quand même limité.

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Bon à Savoir 05-2001

16.05.2001

Christian Chevrolet

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Pas de doute: un bus ou un trolleybus a bel et bien un droit de priorité sur les autres véhicules. Mais attention: cela ne veut pas dire que les conducteurs de bus ont tous les droits! Une lecture attentive de la loi (OCR, art. 17, al. 5) nous apprend même qu’ils sont sérieusement limités.
• Le droit de priorité est d’abord réservé «au bus en trafic de ligne», ce qui exclut donc les bus d’entreprise ou commerciaux, les taxis ou même les bus scolaires.
• Le bus doit se trouver «à un arrêt signalé comme tel», ce qui exclut les lieux où il n’y pas embarquement et débarquement de passagers. Ainsi, le bus n’est pas prioritaire s’il est immobilisé ou roule dans un couloir jaune et désire rejoindre le trafic normal dans la présélection de gauche.
• Le bus doit se trouver «à l’intérieur d’une localité» et perd donc son droit à la priorité lorsqu’il quitte un arrêt hors agglomération, par exemple sur une route cantonale.
• La priorité n’est due que par les «conducteurs de véhicules qui arrivent derrière» le bus, ce qui exclut les véhicules qui ont déjà commencé son dépassement. Normal, puisque le chauffeur professionnel «actionne ses clignoteurs de direction pour indiquer qu’il va prendre le départ», un signal qui ne peut être vu qui si l’on n’a pas dépassé le bus.
• Enfin, la loi dit encore que «le conducteur de bus ne doit actionner ses clignoteurs de direction qu’au moment où il est prêt à partir; il est tenu d’attendre lorsque des véhicules qui arrivent derrière lui ne pourraient pas s’arrêter à temps».
Cette dernière précision est la plus difficile à comprendre par les automobilistes comme par les passagers (qui ragent de ne plus pouvoir monter alors que le bus est encore arrêté). «Lorsque l’un de nos chauffeurs enclenche son clignoteur, explique Lucien Champod, responsable de la formation aux Transports Vevey-Montreux (VMCV), il est prêt à partir et a déjà regardé dans son rétroviseur gauche. S’il y a un trou dans la circulation, il va immédiatement en profiter. Autrement, il attendra quatre secondes avant de chercher à s’insérer dans le trafic. Cela peut paraître court, mais c’est deux fois plus long que la durée d’un feu orange entre le vert et le rouge. Et c’est la seule solution pour tenir nos horaires!»
C. C.

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