Al’approche des beaux jours, plus d’une femme est tentée par la perspective d’éradiquer définitivement les poils de ses jambes ou de ses aisselles. Mais l’épilation permanente n’est-elle pas un concept illusoire, à l’issue incertaine et coûteuse? Oui et non: la technique du laser reste très onéreuse, tandis que ses résultats sont désormais satisfaisants.
L’épilation au laser traîne encore derrière elle une réputation de méthode peu efficace, voire dangereuse. C’était vrai il y a quelques années, lorsque les appareils n’étaient pas tout à fait au point, ou alors mal utilisés. Ça ne l’est plus aujourd’hui, suite à une évolution rapide des techniques, qui permet de parler désormais d’une épilation permanente et sans danger. A une condition toutefois: qu’elle soit pratiquée sous surveillance médicale, comme le confirme la présidente de l’Association suisse des esthéticiennes, Christelle Doidy: «La déontologie interdit aux esthéticiennes de recourir à des techniques paramédicales. Or, l’épilation au laser se situe entre l’esthétique et le médical. Un institut de beauté ne devrait la pratiquer qu’en collaboration avec un médecin.»
Un certain flou
La mise en garde n’est pas superflue, car la Suisse ne soumet l’achat d’un appareil laser à aucune condition particulière. Il règne un certain flou en la matière, qui permet à des personnes peu compétentes de pratiquer l’épilation au laser. Avec, à la clé, le risque de ne pas reconnaître les contre-indications au traitement chez un patient (voir plus loin).
Les nouvelles générations d’appareils laser peuvent épiler aussi bien les peaux foncées que les peaux claires, explique la doctoresse Véronique Emmenegger, dermatologue à Lausanne, qui détaille les indications (et contre-indications) pour un traitement efficace:
• Le patient doit présenter des poils bruns ou noirs, mais pas blonds ou roux. Le laser détecte en effet la mélanine, c’est-à-dire la coloration foncée.
• Le patient ne doit pas s’être exposé au soleil pendant les deux mois précédant le traitement, au risque de subir des dépigmentations provisoires de la peau. Toute séance de solarium est exclue pendant cette période. Il faut aussi éviter l’exposition aux rayons UV pendant la semaine qui suit le traitement.
• La pilosité doit être normale à abondante. Le laser n’est en effet pas «rentable» pour des poils épars, qu’une épilation électrique peut éradiquer pour un coût plus modique.
• La peau doit être saine, sans lésions ni irritations.
Long traitement
Si la peau est nette après une séance de laser, seuls les poils en croissance sont définitivement détruits à la racine, soit environ 30% d’entre eux. Il faut donc compter au minimum quatre séances pour atteindre l’épilation permanente, espacées d’environ deux mois pour permettre la repousse (six semaines pour le visage). Le dessus de la lèvre supérieure, aux poils particulièrement «coriaces», exige au minimum cinq séances.
Dans tous les cas, le résultat est tout à fait probant, assure la doctoresse Emmenegger. Il n’y a guère que les hommes venus pour s’épiler les épaules et le dos qui doivent compter avec un risque de repousse d’environ 10% des poils.
En effet, au chapitre de la coquetterie, ces messieurs ne sont pas en reste: les barbes trop abondantes, la pilosité excessive du dos, des oreilles ou du nez les dérangent parfois…
Suzanne Pasquier
faisons le calcul
Le coût de chaque méthode
• L’épilation au laser des deux demi-jambes coûte au moins 4000 fr., 7000 fr. si on y ajoute les cuisses. Pour les aisselles ou le bikini, il faut compter au minimum 1300 fr., tandis que la «lèvre supérieure» sera «nettoyée» pour 1200 fr. environ.
• Autre méthode à l’effet permanent, l’épilation électrique n’est pas meilleur marché, au contraire. Les aisselles ou le bikini reviennent à 2000 fr. au minimum, explique Christelle Doidy, présidente de l’Association suisse des esthéticiennes, qui, pour sa part, n’applique pas cette technique aux jambes: «trop long…».
• L’épilation régulière à la cire chez une esthéticienne, pendant toute une vie d’adulte, a aussi son prix. Si l’on prend l’exemple des demi-jambes, il faut compter environ 30 à 40 fr. une dizaine de fois par année.
Mais l’avantage de cette méthode traditionnelle, c’est de pouvoir échelonner la dépense, quitte à se rabattre, si les ressources font défaut, sur les bandes et les crèmes épilatoires en vente dans le commerce.
