Le WWF met de l’ordre dans les labels alimentaires

Les labels alimentaires permettent de faire ses achats en connaissance de cause. Or, la multiplication des sigles sème la confusion dans les esprits. Le WWF vient mettre un peu d’ordre.

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Bon à Savoir 11-2006

08.11.2006

Zeynep Ersan Berdoz

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Se nourrir de produits biologiques, écologiques et éthiques, tel est le vœu le plus cher du consommateur averti. Mais comment s’y retrouve-t-il dans l’actuelle jungle des labels et, surtout, ceux-ci sont-ils réellement fiables? Pour y voir plus clair, le WWF vient d’éditer un guide des labels alimentaires (voir ci-contre), offert en exclusivité aux lecteurs de Bon à Savoir.
Plus qu’une simple énumération, ce guide est le résultat d’une réévaluation complète des labels existants, effectuée par le WWF en collaboration avec des organisations de protection des consommateurs et des animaux. Pour la première fois, des données liées aux conditions de travail des producteurs ont été ajoutées aux aspects purement biologiques et écologiques. Analysés à la lumière de ces critères, les 28 labels alimentaires ont été classés dans différentes catégories allant de «chaudement recommandé» à «peu recommandé».
Les mieux classés sont ceux qui tiennent compte à la fois des critères biologiques (durant la phase de la production), écologiques (lors du transport) et sociaux (horaires de travail et rémunération des producteurs, prévention des accidents, etc.). A l’inverse, ceux qui ne considèrent qu’une seule catégorie sont désavantagés, même s’ils enregistrent de bons résultats dans leur domaine spécifique.

> Chaudement recommandé
Pour être certains de choisir un produit de cette première catégorie, il faut veiller à ce que l’estampillage soit complet. Ainsi le sigle Max Havelaar doit impérativement être accompagné du logo Bio Bourgeon, sans quoi le produit appartient à la catégorie inférieure. Il en va de même des produits Naturaplan Bio (Coop) et Engagement Bio (Migros), puisque tous deux existent avec ou sans la mention Bio.

> Recommandé
D’une manière générale, cette catégorie regroupe les labels spécialisés (Max Havelaar et MSC) ou ceux dont les résultats sont légèrement inférieurs à ceux de la catégorie supérieure (Swiss Prim Gourmet et M-Engagement).
A noter que le label MSC (poisson) a été déclassé. S’il reste le meilleur en matière de protection des ressources halieutiques et pour la limitation des prises accessoires, il ne comprend aucune prescription sur la mise à mort ou la transformation du poisson (additifs divers), ni sur les conditions de travail des pêcheurs. Les responsables reconnaissent d’ailleurs que le standard MSC est purement écologique et qu’il ne tient pas compte des aspects sociaux ou éthiques.

> Peu recommandé, ou sous réserve
Peu de différence entre ces deux catégories. Elles regroupent, toutes deux, des labels qui ne tiennent compte que d’un seul critère, comme la provenance (Suisse Garantie) ou le respect des exigences légales en matière de détention des animaux (AQ Viande Suisse). Mais aussi des labels qui ont déçu les responsables de l’évaluation. Ainsi, selon Jeannette Zimmermann, chargée du projet au WWF, les directives du standard Filière Qualité (Carrefour) ne correspondent pas aux promesses fournies en matière d’écologie et de protection des animaux.
La plus grande déception se trouve du côté du label Dolphin Safe: s’il garantit que les dauphins ne sont pas pris fortuitement dans les filets des pêcheurs de thon, aucun contrôle indépendant portant sur la totalité de la marchandise n’est en revanche effectué.
Quant à choisir entre un aliment sans label et un aliment «recommandé sous réserve», le WWF conseille de privilégier celui qui est estampillé puisqu’il garantit le respect d’un minimum de critères.
Zeynep Ersan Berdoz

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