Envie d’impressionner, besoin de changement, curiosité, intérêt scientifique: de nombreuses raisons peuvent inciter une personne à adopter un animal exotique. A l’heure où le temps c’est de l’argent, ces petites bêtes sont de plus fort pratiques, puisqu’elles demandent souvent moins d’attention qu’un chien ou un chat. Mais encore faut-il savoir s’en occuper correctement. Un serpent, une mygale ou un perroquet ne sont pas adaptés aux conditions de vie humaine et tombent rapidement malades si on ne respecte pas leurs besoins naturels.
La durée de vie de ces espèces étant souvent très longue (70 ans pour la tortue, 50 ans pour le perroquet!), nombreux sont les propriétaires qui, débordés par leur achat, abandonnent leur pro-
tégé dans la nature. Cette pratique représente un danger à la fois pour l’homme (morsures, maladies) et pour l’écosystème.
Avant d’acquérir de tels animaux, il convient donc de bien réfléchir, et de dûment se renseigner sur les soins qu’ils nécessitent.
• Comment s’alimentent-ils?
Nourrir un animal exotique n’est pas forcément difficile, mais il est indispensable de bien connaître les besoins propres à son espèce: à quel rythme mange-t-il? De quels types d’aliments son organisme a-t-il besoin et en quelle quantité? Une nourriture non adaptée, carencée ou surabondante, peut entraîner des malformations, des maladies, voire la mort de votre protégé. Renseignez-vous aussi sur sa manière de s’hydrater. Certains reptiles ont besoin de grands espaces d’eau pour s’épanouir et assurer certaines fonctions comme la mue, alors que d’autres ne supportent pas le contact de l’eau et se contentent du liquide contenu dans les aliments.
• Quel est leur environnement vital?
Pour être heureux et vivre en bonne santé, les animaux exotiques ont besoin de retrouver le milieu auquel ils ont été arrachés. Même les spécimens nés en élevage restent très proches de leurs besoins naturels. Offrez à votre perroquet une cage suffisamment grande pour qu’il puisse voler et faire de l’exercice. Le terrarium d’un serpent doit être adapté à la longueur de l’animal. Prévoyez un endroit pour lui permettre de se cacher, et reproduisez le mieux possible la température, le taux d’humidité et la luminosité de son milieu naturel. Enfin, n’oubliez pas que les reptiles sont très sensibles au stress. Préparez donc l’habitat de votre protégé avant de le ramener à la maison, pour qu’il puisse se remettre le plus vite possible du choc du déménagement.
• Leurs besoins sont-ils adaptés aux vôtres?
Avant d’acheter votre nouveau compagnon, réfléchissez à ce que vous attendez de lui. Si vous espérez construire une relation affective avec lui, renoncez aux araignées, aux scorpions et aux reptiles: ils vous frustreront, ou alors c’est vous qui les brusquerez!
Ces animaux restent insensibles aux caresses et n’apprécient guère d’être manipulés. Hors de leur cage, ils se sentiront désécurisés, les changements de température risquent de les rendre malades. Un perroquet satisfera davantage les personnes à la recherche d’un compagnon fidèle. Mais il faudra alors lui consacrer du temps, car cet animal n’aime pas la solitude et devient taciturne s’il ne peut s’amuser.
• Pensez aussi à votre propre sécurité!
N’oubliez pas qu’un animal exotique reste avant tout un être sauvage. Même s’il est habitué à votre présence et qu’il vous semble parfaitement docile, on ne sait jamais quelle sera sa réaction face à une peur inattendue ou à une mauvaise humeur. Le bec d’un perroquet peut provoquer des dégâts considérables. Même si une espèce de serpent est réputée peu dangereuse, vous ne connaissez pas votre résistance au venin et pensez qu’une allergie peut entraîner la mort!
Enfin, lavez-vous systématiquement les mains après avoir manipulé un serpent ou un iguane, car les reptiles sont quasiment toujours porteurs de la salmonelle. Sophie Pieren
Diverses brochures sur les animaux exotiques peuvent être commandées auprès de la Société vaudoise pour la protection des animaux, tél. (021) 784 14 44 ou www.svpa.ch.
serpents évadés
Fantasme ou réalité?
Qui n’a jamais angoissé à l’idée de trouver un serpent dans ses WC ou sous sa couette? A en croire les spécialistes, cette crainte semble plutôt liée au fantasme qu’à un risque réel. En Suisse en effet, les évasions de reptiles sont extrêmement rares — et les cas de morsures par des animaux venimeux ayant quitté inopinément leur terrarium, quasiment inexistants.
«Il arrive qu’on nous appelle pour nous signaler la présence d’un serpent dans son jardin ou sur sa terrasse. Mais il s’agit le plus souvent de spécimens suisses, donc en général non venimeux», confirme Karim Amri, qui travaille depuis plusieurs années au Vivarium de Lausanne. Cette situation est sans doute favorisée par la rigueur de la loi helvétique: toute personne qui désire détenir un serpent venimeux doit demander une autorisation au Service vétérinaire de son canton. Les terrariums sont sévèrement contrôlés et doivent se fermer à clé. Certains cantons, dont Genève et Vaud, exigent en outre que le futur propriétaire effectue un stage dans un vivarium.