Désormais, la Suisse a aussi un certain choix de sites de téléchargement de musique légaux, et payants. En quelques clics seulement, on peut y acquérir ses titres et albums préférés jour et nuit. Mais comment ça marche, et où faire ses emplettes musicales? La soussignée, en parfaite novice, s’est promenée entre les bacs de six grands disquaires virtuels suisses pour y répondre.
Mode d’emploi
> S’inscrire et s’équiper: avant tout, il faut s’enregistrer sur le site et, pour certains, télécharger un logiciel de lecture. C’est le cas d’iTunes (d’Apple), le programme obligatoire pour la musique achetée sur ce site (livré avec OSX) – sobre et convivial –, tout comme SonicStage pour les tubes achetés chez Sony. Ces deux lecteurs servent ensuite de plate-forme pour toutes les opérations: écouter, acheter, graver, etc.
MSN Music (Microsoft), m-i.ch (Migros) et MyCokeMusic (Coca-Cola), tous trois liés au même fournisseur (le britannique OD2), exigent le Media Player de Windows (livré avec XP), et l’accès n’est possible qu’avec I’Internet Explorer. Une différence chez m-i toutefois: son shop s’intègre dans le Media Player, permettant toutes les opérations dans la même fenêtre, comme chez Apple et Sony.
ExLibris (fourni par 24/7 MusicShop SA) fonctionne aussi avec d’autres navigateurs (Firefox, Mozzilla, etc.) et d’autres logiciels de lecture (Real Player p.ex.). Et c’est le seul où l’on ne doit pas s’enregistrer.
> Rechercher et écouter: la plupart des shops musicaux affichent d’abord les derniers artistes à la mode. Sur tous les sites, on peut en général aussi effectuer des recherches par titre ou artiste ou par genre musical, et ensuite, écouter un extrait gratuit, ou (voir tableau) le morceau en entier, moyennant finance (1 ct./titre).
> Acheter et payer: le téléchargement se
fait par albums entiers ou par titres isolés, qu’on paie avec une carte de crédit. Certains (voir tableau ci-contre) utilisent aussi le «click&buy», système où l’achat se règle par le biais de la facture de téléphone fixe de Swisscom – à condition d’avoir un numéro fixe, bien sûr.
> Copier, graver, écouter: les titres téléchargés se placent dans la «Bibliothèque» (et «Achats») pour iTunes, et dans la «Bibliothèque Multimédia» du Media Player. On peut ensuite créer d’autres dossiers ou «listes de lecture», par artiste, genres, etc.
En principe, on peut passer les morceaux achetés de manière illimitée sur son ordinateur. En revanche, on ne peut pas toujours les graver ensuite gratuitement autant de fois qu’on le souhaite. Car télécharger n’équivaut pas à acheter un disque, mais seulement à payer le droit de l’écouter ou de le copier. Et selon le label, ce droit est parfois limité. Ainsi, iTunes est le moins limitatif, puisqu’on peut graver tous les titres sur autant de disques qu’on veut (mais seulement 7 x la même liste de lecture). Mais ailleurs, comme chez Exlibris, MSNn ou i-m, le nombre de copies gratuites autorisé peut être réduit, par exemple à 3 ou à 10. Mieux vaut lire attentivement les conditions fournies pour chaque titre.
Le meilleur moyen d’exploiter la mu-
sique téléchargée est encore le lecteur portable, avec une bien plus grande capacité de stockage qu’un disque (lire en p. 38). Mais
là aussi, il y a des limites. Le client d’Apple devra utiliser un lecteur de la pomme (iPod), seul capable de lire le format de fichier AAC (lire en p. 39), idem pour Sony et son format ATRAC3, réservé aux appareils de la marque. Et les autres devront s’assurer que leur lecteur décode le format WMA. Enfin, selon le label, le nombre de transferts sur un appareil portable peut aussi être limité.
Autres critères de choix
Il faut donc, entre autres, tenir compte des spécificités techniques de chaque site avant de choisir l’un ou l’autre. Mais il existe d’autres critères, dont l’offre. Celle d’iTunes Music Store est actuellement la plus importante, mais ses concurrents continuent à développer la leur.
Les prix, eux, sont à peu près équivalents d’un shop à l’autre: autour de 1,50 fr. par titre, 15 fr. l’album. Mais certains offrent des rabais intéressants aux mélomanes.
Quant aux utilisateurs de Mac, leur choix est vite fait: iTunes est le seul site de téléchargement illimité à leur disposition. Ailleurs, dont chez ExLibris, ils ne peuvent charger que les fichiers au format MP3. Et iTunes est aussi ouvert aux propriétaires d’un PC. Du reste, ce site est celui qui a le mieux convaincu les spécialistes du Swiss Internet User Group (www.siug.ch), qui ont testé sept shops musicaux, dont cinq suisses (résultats détaillés dans saldo N° 15/2005). L’iTunes, jugé «bon», était ainsi second du classement, et premier des sites helvétiques évalués. Deuxième et troisième des suisses («bon» aussi): ExLibris et Mycokemusic.
Ellen Weigand