Le natel sert d’argent de poche
Quand des parents donnent de l’argent à leur enfant pour son budget téléphone, ils ne s’imaginent pas que ce montant peut aussi servir à acheter chocolat, soda ou cigarettes!
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Bon à Savoir 11-2004
03.11.2004
Jacqueline Favez
Faut-il ou non confier un téléphone portable à un enfant? Cette question suscite bien des discussions passionnées et les arguments favorables sont nombreux: l’enfant peut prévenir en cas de problème ou de retard, il peut appeler ses amis sans encombrer la ligne familiale et ses SMS ne seront pas lus par ses parents. De plus, il apprend à gérer un budget, puisque bon nombre de parents limitent les communications de leur progéniture.
Mais les parents qui ont décidé d’octroye...
Faut-il ou non confier un téléphone portable à un enfant? Cette question suscite bien des discussions passionnées et les arguments favorables sont nombreux: l’enfant peut prévenir en cas de problème ou de retard, il peut appeler ses amis sans encombrer la ligne familiale et ses SMS ne seront pas lus par ses parents. De plus, il apprend à gérer un budget, puisque bon nombre de parents limitent les communications de leur progéniture.
Mais les parents qui ont décidé d’octroyer mensuellement une certaine somme au budget téléphone de leur enfant ne savent peut-être pas que celui-ci peut utiliser tout ou partie de ce montant à d’autres fins.
Accessibles à tous
En effet, les clients de Swisscom peuvent désormais payer leurs achats avec leur natel. Le «Mobile Payment» permet de se procurer boissons, snacks, CD ou DVD auprès de 170 distributeurs en Suisse, moyennant une taxe de 25 ct. par transaction. Il suffit de composer sur son portable le numéro indiqué sur l’automate et, ensuite, de poursuivre l’opération directement sur le distributeur. En fin de transaction, le client reçoit un SMS qui lui confirme le montant des marchandises achetées et la surtaxe prélevée.
Cette possibilité est offerte aussi bien aux abonnés, dont les achats figureront sur leur facture mensuelle, qu’aux détenteurs d’une carte «easy», dont le solde sera immédiatement débité. Quant aux enfants qui ont un plafond mensuel fixé par leurs parents grâce à «easy kid», ils peuvent aussi se fournir auprès de tous ces automates.
Ainsi, qu’il s’agisse des distributeurs Coca-Cola ou Selecta, sodas, chocolats, bonbons et biscuits sont à la portée des plus jeunes. De même que les... cigarettes figurant dans l’assortiment de Selecta. Certes, les gosses peuvent aussi se procurer tous ces produits, tabac compris, en payant en espèces leur achat à l’automate. Mais ceux dont les parents surveillent l’utilisation de l’argent de poche trouvent dans le «Mobile Payment» un moyen facile de contourner le problème. Cela passera ni vu ni connu pour les enfants qui ont une carte «easy». Ceux qui ont un abonnement ou une «easy kid» devront peut-être expliquer à leurs parents ces «achats dans un automate», qui figureront ainsi sur la facture, sans que la nature de la marchandise soit précisée.
Contacté à ce sujet, le porte-parole de Swisscom, Christian Neuhaus, ne voit pas en quoi le «Mobile Payment» pose problème. «Au pire, un enfant qui a une “easy kid” va faire ça pendant un mois. Les parents le découvriront sur la facture et, s’ils ne sont pas d’accord, ils mettront les choses au point. En plus, ce sont les parents qui décident de la somme que peut dépenser chaque mois l’enfant, donc il n’y a pas d’abus possible.» Sauf si on considère qu’acheter des bonbons avec l’argent du téléphone est un abus.
Jacqueline Favez