Face à l’augmentation de l’obésité infantile (en Suisse, un enfant sur cinq est en surpoids et un sur vingt souffre d’obésité), certaines collations sont montrées du doigt. Ainsi,
la récré du matin est remise en cause en France (lire l’encadré), mais le goûter, lui, n’est pas contesté.
La collation, à ne pas confondre avec le grignotage, se justifie en effet chez les jeunes en pleine croissance. Elle est également adaptée à certains adultes, comme les femmes enceintes ou allaitantes, les sportifs, les personnes âgées ou les malades. Mais pour le reste de la population, elle n’est pas nécessaire: trois repas équilibrés par jour suffissent largement à couvrir les besoins de l’organisme.
Pour les enfants, le goûter permet de:
> faire une véritable pause pour récupérer entre l’école et les devoirs;
> compléter les apports nutritionnels quotidiens, notamment en prenant le fruit ou le produit laitier qui a été négligé à midi;
> éviter de succomber au grignotage avant le repas du soir, composé souvent d’aliments trop gras et trop sucrés.
Mais comme pour les vrais repas, elle sera prise à table et non devant le téléviseur! Absorbé par le programme, l’enfant est en effet moins réceptif aux signaux de l’organisme et risque de manger plus qu’à sa faim.
Les aliments à privilégier
et à éviter
On choisira idéalement des aliments de base, comme du pain (complet de préférence), des fruits ou des laitages. A contrario, on évitera les pâtisseries, les produits de boulangerie à base de pâte feuilletée ou les barres chocolatées et autres snacks très riches en calories, et surtout en mauvaises graisses. Et on ne se fiera pas aux arguments publicitaires: le snack le plus calorique (Kinder Bueno) du tableau ci-dessous est par exemple vanté comme un aliment «sain», avec en image un verre de lait et la mention «lait et noisettes»!
La formule tranche de pain avec quatre carrés de chocolat sera nettement moins calorique et moins grasse que le pain au chocolat (voir tableau). De plus, elle apporte des fibres alimentaires (si le pain est complet), du magnésium et des vitamines du groupe B, absents dans le pain au chocolat.
Pour la boisson, le choix se portera sur un fruit pressé, riche en vitamine C, un verre de lait, source de calcium, ou un sirop léger, plutôt que sur un soda, trop riche en sucre. On s’accordera de temps en temps un goûter moins diététique, juste pour le plaisir. Doris Favre,
diététicienne diplômée
france
La récré en question
La récré a été remise en cause il y
a trois ans par l’Agence française
de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA), qui l’accuse de favoriser le grignotage et de désorganiser le rythme et la composition des repas. Instaurée en 1945 pour compenser l’absence de petit-déjeuner, surtout dans les milieux défavorisés, elle ne concernait plus que 7% des enfants arrivant le ventre vide à l’école en 2004, alors que 100% en bénéficiaient! Aujourd’hui, au lieu d’une collation matinale, l’AFSSA préconise un vrai petit-déjeuner équilibré.
En Suisse, il n’y a pas de «récré officielle». On préconise le petit-déjeuner, mais si l’enfant n’arrive rien à avaler le matin, une récré équilibrée est conseillée.