On ne le répétera jamais assez: l’exposition au soleil peut entraîner le vieillissement prématuré de la peau, une plus grande sensibilité à certaines maladies comme l’herpès, la rougeole ou la tuberculose et, surtout, le cancer de la peau. La Suisse est d’ailleurs l’un des pays les plus touchés, avec quelque 13 000 nouveaux cas par année! D’où la nécessité de se protéger contre les coups de soleil.
Pour savoir à quelle protection solaire se fier, Bon à Savoir et son partenaire alémanique K-Tipp ont fait analyser huit sprays et laits, six des plus vendus et deux achetés en droguerie, affichant un IP 20 (indice de protection solaire, aussi appelée facteur de protection solaire ou FPS) ou s’en approchant.
Mission des experts
L’un des sprays évalués, de la marque Dr Hauschka, n’a pas été retenu, car le fabricant, Wala, l’a retiré de la vente suite à un problème de consistance rendant sa nébulisation difficile. Dommage, car c’est le seul qui aurait obtenu la mention «très bon» de la part des experts de l’Institut Schrader à Holzminden (D), à qui nous avions confié les sprays avec deux objectifs:
1. Déterminer si l’indice de protection indiqué (IP ou FSP) correspond à la réalité.
2. Vérifier la tenue des produits après une douche ou un bain.
Globalement, les résultats sont positifs: cinq produits sur sept sont jugés bons (voir tableau). Et c’est le spray le plus cher qui remporte la palme. Les protections les meilleur marché du test, vendues l’une par Import Parfumerie, l’autre par Migros, se classent en queue de peloton.
> Indice fort variable
Le constat est moins réjouissant en ce qui concerne l’exactitude de l’indice de protection. Au total, cinq produits affichaient en effet un IP supérieur à celui qu’ont pu mesurer les experts. A l’inverse, l’indice trouvé pour le Sherpa Tensing était supérieur
à l’indication (IP 23,3 au lieu
de 20). Le moins bon résultat a été enregistré par le Sun Look vendu par Migros, pour lequel le laboratoire a constaté un écart de 47,9% (IP de 10,4 au lieu de 20)! Ce résultat a surpris le géant orange. Un premier test interne n’aurait pas révélé de telles différences. Il va toutefois procéder à d’autres examens.
> Pas tous résistants à l’eau
Un seul article a affiché une résistance insuffisante à l’eau: le Sherpa Tensing, avec un WWR (Water Resistance Retention) de 47,9%. Or, si ce facteur WRR est inférieur à 50%, un produit solaire ne peut pas être considéré comme résistant à l’eau. Coop au nom du fabricant Cwk, une entreprise sœur, a mis en doute le procédé du test et affirmé que son produit résisterait à l’eau dans tous les cas, avec un WWR entre 55% et 65%.
Filtres chimiques ou minéraux
C’est avec le spray Ambre Solaire et le lait solaire Edelweiss de Weleda que les baigneurs sont le mieux protégés. Le dernier est aussi le seul du test sans filtres solaires chimiques, pouvant être nocifs. Il existe en effet deux sortes de filtres:
> Les filtres chimiques – ou «synthétiques»(1) – absorbés par l’épiderme, ils réceptionnent le rayon UV et le transforment en élément non nocif pour la peau. Pour une absorption maximale des ultraviolets, plusieurs filtres doivent être associés dans un produit solaire. Or, ils peuvent être allergisants et certains seraient nocifs pour le système hormonal. Il est donc recommandé que les crèmes qui en contiennent ne soient utilisées ni par les femmes enceintes ni par les enfants avant la puberté.
> Les filtres minéraux – ou «écrans» ou «filtres physiques: ces poudres d’origine minérale, des pigments blancs (laissant des traînées blanches sur la peau), restent à la surface de l’épiderme et renvoient la lumière. Ils ne provoquent pas d’allergies et sont utilisés pour la plupart des crèmes solaires pour enfants.
Enfin, quel que soit le filtre, pour obtenir une protection optimale, il faut appliquer environ 30 ml de crème solaire par cm2 de peau, soit un quart de tube de 125 ml. Dans les faits, les adorateurs du soleil n’en appliquent en moyenne que la moitié. Or cela revient à diviser par deux l’indice de protection! De plus, il ne faut pas oublier de répéter l’opération toutes les deux heures environ, avec ou sans baignade.
Rolf Muntwyler / ew
(1)A Bon Entendeur (TSR) donne une liste de produits solaires (état juin 2005) avec ou sans filtres chimiques sous:
www.tsr.ch/xobix_media/files/tsr/abe/2005/cremes_solaires.pdf
Nouveau
Bientôt un indice unifié pour les UVA
Les rayons ultraviolets B, tout le monde les connaît pour avoir un jour souffert d’un coup de soleil. Les UVA sont nettement moins connus, mais tout aussi pernicieux, car s’ils sont moins énergétiques que les UVB, ils sont en revanche plus pénétrants: ils peuvent en effet traverser une vitre et la peau jusqu’au derme. Et en tel cas, ils peuvent perturber notre ADN, accélérer le vieillissement de l’épiderme et même provoquer un cancer de la peau. Or, ce n’est que depuis quelques années que l’on s’occupe vraiment des UVA et que les fabricants de crèmes solaires proposent des produits combinés (protection contre les UVB et les UVA). Mais s’il existe une règle internationale pour déterminer l’indice de protection des crèmes solaires pour les UVB, rien de tel pour les UVA: chaque fabricant a établi sa propre échelle.Les indices de protection (IP) des UVB vont généralement de IP 2 (le filtre laisse passer 1/2 des UVB et en arrête donc 50%) à IP 50 (1/50, 98%). L’appellation «écran total» est donc mensongère, car aucune lotion ne protège à 100%, d’autant plus si elle n’est pas appliquée de manière répétée.Pour les UVA, la Commission européenne a demandé à tous les fabricants de s’entendre pour mettre au point un étiquetage qui indique la protection de façon homogène et sur la base de tests standardisés. Et vite, puisque le fruit de leur travail devra être applicable dès 2007! A suivre.