Le Conseil fédéral a cédé aux cris des loups
Sommaire
Bon à Savoir 12-2005
30.11.2005
Ellen Weigand
Le Conseil fédéral a donc décidé que les consommateurs suisses n’ont pas à être protégés comme leurs voisins européens (lire article ci-dessous). Se pliant aux arguments des milieux économiques principalement, il estime en effet qu’il n’y a pas besoin d’adapter nos lois au niveau européen, puisque les Suisses sont des adultes responsables et suffisamment clairvoyants. Plus clairvoyants que les Européens, donc?
Le raisonnement laisse pantois. Surtout à Bon à Savoir...
Le Conseil fédéral a donc décidé que les consommateurs suisses n’ont pas à être protégés comme leurs voisins européens (lire article ci-dessous). Se pliant aux arguments des milieux économiques principalement, il estime en effet qu’il n’y a pas besoin d’adapter nos lois au niveau européen, puisque les Suisses sont des adultes responsables et suffisamment clairvoyants. Plus clairvoyants que les Européens, donc?
Le raisonnement laisse pantois. Surtout à Bon à Savoir, où nous recevons tous les jours des témoignages de lecteurs qui se sont fait rouler dans la farine. Non pas parce qu’ils sont irresponsables, mais parce qu’ils ne disposent tout simplement pas des moyens et des informations nécessaires pour se défendre. Et parce qu’ils ne pensent pas forcément tous que l’homme peut être un loup pour l’homme...
Or, ces loups connaissent bien tous les pièges à tendre – fausses promesses, petites lettres illisibles, défauts cachés, etc. – et savent flirter avec les limites de la loi. Des talents douteux qu’il leur est encore plus facile d’exercer à l’ère de l’internet, où les affaires se concluent par un simple clic de souris, et des ventes par téléphone, où le client a peu de temps pour réfléchir.
On comprend bien que les loups soient contre la révision de la législation, puisqu’elle aurait mis des obstacles à leurs magouilles. Mais n’est-ce pas le travail du Conseil fédéral de protéger le citoyen contre ces agissements? Et depuis quand renonce-t-on à une loi sous prétexte que le citoyen est assez grand pour se défendre? Dès lors, à quoi bon protéger les locataires? Ils n’ont qu’à déménager si, par exemple, leur gérance économise sur le mazout en ne chauffant pas assez leur appartement. Et pourquoi protéger la femme battue? Elle n’avait qu’à choisir un conjoint plus gentil…
Ellen Weigand