Pour les 50 ans de son mari et les 20 ans de son fils, Josée-Christine Lavanchy voulait frapper un grand coup: elle a commandé des places pour la Scala de Milan à une agence Hotelplan de Lausanne. Comme elle ne voulait pas que les billets lui filent entre les doigts, elle les a payés dès réception de la facture: 2625 fr. pour quatre personnes, soit 650 fr. l’unité, plus les frais de dossier!
Mais quelques jours plus tard, elle retourne à Hotelplan pour se plaindre du prix exorbitant de ces places: bien lui en a pris, puisqu’on lui rétrocède 250 fr. par billet, soit 1000 fr. au total! Mais les Lavanchy ne sont pas au bout de leurs surprises: lorsqu’ils prennent possession de leurs tickets à Milan, ils découvrent, écrit noir sur blanc, le prix initial: 75 000 lires pièce, soit environ 60 francs suisses! Mais ce n’est pas tout: arrivés au théâtre, le soir du
30 décembre 2000, pour assister à la représentation du Trovatore, ils se retrouvent assis sur le côté de la salle, mal placés: «Deux d’entre nous n’ont pratiquement rien vu, se souvient amèrement notre lectrice. Et en plus, ce n’était pas la vedette qui chantait, mais son remplaçant...».
Marché noir
Comment expliquer une telle différence de prix? En fait, les Lavanchy ont été victimes du marché noir qui entoure la vente des billets pour la Scala. Plusieurs intermédiaires en Italie se sont graissés la patte avant que leurs tickets ne soient parvenus à une société lausannoise. Celle-ci les a donc vendus 350 fr./ pièce à Frantour, qui a prélevé 50 fr. avant de les transmettre à Hotelplan au prix de 400 fr. C’est du moins la version de Frantour, qui a officié comme tour opérateur (organisateur du voyage). Hotelplan, qui, dans ce cas, tenait le rôle de simple agence, affirme de son côté que les billets lui ont été facturés 250 fr. plus chers par Frantour, avant que celui-ci ne revienne par la suite sur cette «erreur»: d’où le rabais providentiel accordé à nos lecteurs. Les deux agences sont toutefois en pourparlers pour tirer l’affaire au clair.
Par Internet
Quoi qu’il en soit, Josée-Christine Lavanchy tire la leçon de cette expérience: «Mieux vaut commander ses billets par le site Internet de La Scala*, ou alors acheter le Corriere della Sera au début novembre: on y trouve le programme de la saison et les coordonnées pour commander les billets.»
Pour un achat en Suisse, il faudrait prendre le temps de comparer les prix. Ticket Corner, par exemple, vend aussi des billets pour la Scala. Ne pas oublier, non plus, de se renseigner sur la qualité de la place: on l’aura compris, ce n’est pas parce qu’on la paie chère qu’elle sera forcément bonne…
S. Pr
*www.teatroallascala.org