La parole au fax

Les appareils combinés fax/téléphone ont besoin de quelques secondes pour identifier l’appareil qui les appelle. Des secondes qu’il faut payer, même si l’abonné est absent. Le plus légalement du monde.

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Bon à Savoir 02-1999

17.02.1999

Christian Chevrolet

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Mot de passe oublié?

C’est énervant et ça coûte... Avez-vous déjà cherché à atteindre une personne équipée d’un appareil combiné fax/téléphone? Pas pour lui envoyer un fax, mais seulement pour bavarder un peu? Ce n’est pas elle qui vous répond, mais une voix synthétique déclarant laconiquement: «Un instant, s’il vous plaît». Puis seulement après quelques sons bizarres, la sonnerie traditionnelle retentit. Là, deux possibilités: ou votre interlocuteur est à la maison et vous répond, ou il est absent et la sonnerie retentit jusqu’à ce que vous raccrochiez. Une différence pourtant avec un appel normal qui n’aboutit pas: l’opération vous a coûté au moins 10 ct. (tarif Swisscom).
Guy Humbert, de Boncourt, est précisément équipé d’un tel combiné, un Brother Fax-510. Agacé par ce message qui a étonné plus d’un de ses amis, il demande au constructeur comment supprimer cette inutile entrée en matière. Et à son grand étonnement, la maison Brother SA lui répond qu’il est non seulement normal que son fax génère ce message, mais qu’il est aussi obligatoire pour tous les appareils homologués en Suisse. Toutefois, cela n’est vrai que si l’appareil est programmé sur le mode F/T, c’est-à-dire qu’il doit lui-même repérer s’il s’agit d’un appel provenant d’un fax ou d’un téléphone. En mode manuel (l’appareil sonne comme un téléphone, et si l’interlocuteur entend qu’il s’agit d’un fax, il le met en mode fax) ou en mode fax seulement (pas de possibilité de répondre au téléphone), le message n’est pas généré.
Tout ça paraît fort compliqué, et surtout peu pratique. Mais la maison Brother SA
a partiellement raison: l’Office fédéral de la communication (OFCOM) exige en effet qu’«après la réponse, l’équipement ne doit pas transmettre de signaux sonores
qui peuvent être confondus avec les tonalités du réseau de télécommunication (par exemple la tonalité d’appel)». Cela dit, le constructeur a le choix entre un message d’annonce (préenregistré comme dans l’appareil de M. Humbert, ou à enregistrer soimême comme c’est le cas pour des modèles plus évolués) ou un autre signal sonore (une courte musique par exemple).
Pourquoi cette exigence? «Parce que pour savoir le type d’appel qu’il reçoit, ce genre d’appareil a besoin de quelques secondes, explique Kurt Bärtschi, de l’OFCOM. Il attend en effet le signal d’un fax; s’il ne le reçoit pas, il en déduit qu’il a affaire à un téléphone. Il y a donc bel et bien une connexion. Ce message, ou le signal sonore différent d’une sonnerie d’appel, le confirme à l’appelant, qui devra évidemment payer ce service.»
Christian Chevrolet

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