Un vol Zurich-Los Angeles dure douze heures avec Swissair (sans escale), ou même quatorze heures avec Lufthansa, via Francfort. Plutôt long, lorsqu’on est passager de classe économique et qu’on ne dispose que de 80 à 86 cm pour étendre ses jambes... Sur les courtes distances – par exemple Zurich-Majorque – cet espace se réduit encore.
Pour des raisons budgétaires, les compagnies d’aviation cherchent à «caser» le plus de monde possible dans leurs appareils. Elles «rognent» aussi de plus en plus sur le service à bord, du moins en classe économique. En dix ans, elles se sont presque toutes ralliées à un standard minimum dans ce domaine. Aujourd’hui, il n’y a plus de différence entre Singapore Airlines et Turkish Airlines... Sur les longs parcours, on trouve la plupart du temps deux films à choix et neuf chaînes musicales, deux menus chauds et une boisson gratuite (pour les détails, voir le tableau ci-contre).
Prix à la baisse
En dix ans, les tarifs ont diminué de moitié. Continental Airlines propose par exemple New York pour 399 francs ou Los Angeles pour 679 francs. Des prix qui stupéfient la clientèle elle-même, bien qu’ils ne soient valables qu’en basse saison. Et qui cassent littéralement les reins de la concurrence.
Pour réduire leurs tarifs, la plupart des compagnies recherchent des alliances. Elles partagent par exemple des guichets dans les aéroports ou se répartissent les destinations. Swissair va entamer une collaboration dans ce sens avec American Airlines sur le trajet Zurich-New York. Vous réserverez par exemple votre place chez Swissair, mais volerez avec American Airlines.
Des bonus
Les compagnies d’aviation développent aussi des stratégies pour fidéliser leur clientèle. Par exemple des systèmes de bonus. Si vous volez avec Swissair ou avec l’un de ses partenaires, vous récoltez ainsi des points «Qualiflyer»: deux trajets en long-courrier en moyenne vous donneront droit à un vol gratuit sur une courte distance.
Voler et surfer
Un autre type de «susucre», celui offert par American Airlines et le fournisseur d’accès à Internet American Online (AOL): si vous surfez sur Internet avec AOL, vous pouvez récolter des points à faire valoir auprès de la compagnie d’aviation américaine.
Les compagnies de charter se débattent avec des problèmes similaires. Leurs avions ne volent cependant qu’en fonction de la demande. Et contrairement aux autres compagnies, elles misent sur leur label helvétique. Car leurs clients se méfient des collaborations tous azimuts. Ils veulent savoir avec qui ils voyagent: Edelweiss, Crossair ou Balair, les trois compagnies suisses de charter d’une certaine importance les rassurent.