«Je vais voter pour»

Si l’assurance maternité existait déjà, la situation de Natacha Lefèvre, et de nombreuses autres mères gagnant de petits salaires, aurait pu être très différente. Témoignage et analyse.

Sommaire

et si l’assurance existait déjàCréer une relation mère-enfantSi l’assurance maternité telle que prévue dans le projet soumis à référendum existait déjà, la situation de Natacha aurait été différente:• Même en devant arrêter de travailler plus tôt, elle aurait pu bénéficier de l’entier des 14 semaines de congé-maternité après l’accouchement. «Jamais je n’aurais eu le temps nécessaire à créer une véritable relation avec mon enfant en retravaillant après six semaines déjà. Et une naissance, c’est aussi un changement radical d’existence. C’était impossible d’assimiler si vite tout ce qui avait changé dans ma vie», commente Natacha.Les défenseurs de l’assurance maternité constatent également que plus le congé après l’accouchement est court, plus il est difficile pour les mères de se consacrer entièrement à leur enfant. Le stress ainsi provoqué augmente les risques de dépression du post-partum. Et un certain nombre de femmes renoncent à allaiter, faute de temps.• Durant ces 14 semaines de congé-maternité, Natacha aurait touché une allocation pour perte de gain de 80% de son salaire. Et elle aurait reçu la prestation de maternité d’au maximum 4020 fr. – une partie du moins. Cette prestation reviendrait à toutes les mères, aussi celles au foyer, jusqu’à concurrence d’un revenu familial de 36 180 fr./an. Au-delà, la prestation est réduite proportionnellement. Les familles dont le revenu atteint 72 360 fr. n’y auraient pas droit.«Cela m’aurait laissé plus de temps pour me retourner et je n’aurai probablement pas eu besoin de recourir à l’aide sociale», commente Natacha.

Bon à Savoir 05-1999

12.05.1999

Ellen Weigand

Natacha Lefèvre, de Gland, votera pour l’assurance maternité le 13 juin prochain.

L’histoire de cette jeune mère pourrait être celle de milliers d’autres femmes ne gagnant qu’un petit salaire. Quand Natacha s’est trouvée enceinte, elle travaillait de nuit, comme serveuse dans un bar. «Je suis dessinatrice-architecte de formation. Mais je n’avais pas trouvé d’emploi dans mon métier», raconte-t-elle.

Son employeur lui assurait un congé-maternité, payé à 80%...

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Natacha Lefèvre, de Gland, votera pour l’assurance maternité le 13 juin prochain.
L’histoire de cette jeune mère pourrait être celle de milliers d’autres femmes ne gagnant qu’un petit salaire. Quand Natacha s’est trouvée enceinte, elle travaillait de nuit, comme serveuse dans un bar. «Je suis dessinatrice-architecte de formation. Mais je n’avais pas trouvé d’emploi dans mon métier», raconte-t-elle.
Son employeur lui assurait un congé-maternité, payé à 80% durant 10 semaines. «Mais j’ai dû arrêter de travailler un mois et demi avant l’accouchement. Le travail, debout derrière le bar, était trop pénible.»
Jusqu’à un mois avant l’accouchement, Natacha était couverte par l’assurance maladie. Puis, c’est l’assurance perte de gain contractée par son employeur qui a pris le relais pour les quatre semaines avant l’accouchement. «Mais cela impliquait qu’après la naissance de mon fils, Méderic, il ne me restait plus que six semaines de congé payé sur les dix.»
Après ces six semaines, Natacha ne pouvait plus toucher aucun salaire deux semaines durant. Car la loi sur le travail interdit d’employer une femme pendant les 8 semaines suivant l’accouchement. Elle a donc dû demander un soutien à l’aide sociale.
«Six semaines, c’était beaucoup trop court pour récupérer physiquement, relève encore Natacha. Mon accouchement a été très difficile, et mon médecin ne m’aurait pas laissé reprendre le travail.»

Pas de maman de nuit
De plus, durant cette brève période, la jeune femme devait tenter d’organiser l’après- congé maternité. «Comme mon mari travaille aussi dans la restauration le soir, il fallait trouver une maman de jour ou une crèche. Mais par définition, les mamans de jour ne travaillent pas la nuit, ni les crèches d’ailleurs. Et même avec nos deux salaires, et vu la taille de notre appartement, nous n’aurions pas pu prendre une jeune fille au pair.»
Natacha a donc dû se résoudre à donner son congé pour chercher un emploi de jour. «Sans mon mari, il m’aurait été impossible de m’en sortir financièrement. Et par chance, je n’ai pas été pénalisée par le chômage, alors que c’est moi qui ai donné mon congé. L’ORP a vu que j’avais vraiment épuisé toutes les solutions pour reprendre mon travail de nuit. J’ai donc pu bénéficier tout de suite des allocations de chômage.» Soit environ 2250 fr. par mois.
Aujourd’hui, Natacha espère retrouver un emploi à temps partiel dans son métier. «Ma situation n’est pas dramatique. Mais elle reflète les problèmes que peuvent rencontrer beaucoup de mères avec un petit salaire en l’absence d’une véritable assurance maternité», conclut-elle.
Ellen Weigand

et si l’assurance existait déjà
Créer une relation mère-enfant

Si l’assurance maternité telle que prévue dans le projet soumis à référendum existait déjà, la situation de Natacha aurait été différente:
• Même en devant arrêter de travailler plus tôt, elle aurait pu bénéficier de l’entier des 14 semaines de congé-maternité après l’accouchement. «Jamais je n’aurais eu le temps nécessaire à créer une véritable relation avec mon enfant en retravaillant après six semaines déjà. Et une naissance, c’est aussi un changement radical d’existence. C’était impossible d’assimiler si vite tout ce qui avait changé dans ma vie», commente Natacha.
Les défenseurs de l’assurance maternité constatent également que plus le congé après l’accouchement est court, plus il est difficile pour les mères de se consacrer entièrement à leur enfant. Le stress ainsi provoqué augmente les risques de dépression du post-partum. Et un certain nombre de femmes renoncent à allaiter, faute de temps.
• Durant ces 14 semaines de congé-maternité, Natacha aurait touché une allocation pour perte de gain de 80% de son salaire. Et elle aurait reçu la prestation de maternité d’au maximum 4020 fr. – une partie du moins. Cette prestation reviendrait à toutes les mères, aussi celles au foyer, jusqu’à concurrence d’un revenu familial de 36 180 fr./an. Au-delà, la prestation est réduite proportionnellement. Les familles dont le revenu atteint 72 360 fr. n’y auraient pas droit.
«Cela m’aurait laissé plus de temps pour me retourner et je n’aurai probablement pas eu besoin de recourir à l’aide sociale», commente Natacha.

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