Le mois d’avril est là: c’est le moment de s’adonner aux joies du jardinage. Et si, cette année, vous renonciez aux pesticides et engrais chimiques pour une gestion plus douce de votre potager? (lire l’encadré de gauche).
Dans un petit jardin ou sur un balcon, il existe de nombreuses solutions naturelles pour cultiver légumes, fruits, fleurs et herbes aromatiques.
Quelles espèces choisir?
«On peut cultiver de tout biologiquement, mais lorsqu’on débute, mieux vaut commencer par des choses simples», conseille Adrian Jutzet, producteur et cultivateur de semences biologiques dans le canton de Neuchâtel.
Ce dernier recommande de privilégier les espèces indigènes (radis rouge, salade à tondre, carotte, fraise, roquette, ciboulette, bourrache, etc.) ainsi que les anciennes variétés, qui sont plus robustes et résisteront mieux aux maladies et aux prédateurs.
Une plante sélectionnée et cultivée en Suisse sera moins stressée qu’une graine ou un planton provenant d’ailleurs, et s’adaptera plus vite au sol. Les variétés indigènes se prêtent également mieux à la culture en pot.
Solutions naturelles
D’une manière générale, il est conseillé d’utiliser un fortifiant ou du compost avant de traiter les végétaux.
> Les fortifiants: ils stimulent la composition du sol. Le purin d’ortie, par exemple, est aussi efficace contre les pucerons. On peut l’acheter tout fait (dans des centres de jardinage et chez des horticulteurs spécialisés) ou le préparer soi-même avec des feuilles séchées (en infusion: 1 kg dans 10 litres d’eau pendant 12 heures). Contentez-vous d’asperger les feuilles et le sol.
> Les biopesticides: ces pesticides d’origine naturelle sont fabriqués à partir de plantes ou d’organismes vivants, comme les champignons, les levures, les bactéries, ou à partir de minéraux (soufre, magnésium, etc.). Mais attention: même avec des engrais organiques on peut faire des dégâts. Ne pas en mettre trop et suivre les indications sur le produit.
> Les prédateurs naturels: ces ennemis des espèces nuisibles sont les bienvenus dans un potager. Les larves de coccinelles, par exemple, se nourrissent de pucerons, tandis que les vers nématodes s’attaquent aux limaces. Contre les chenilles, on peut introduire le champignon de la larve du hanneton. Ces prédateurs naturels s’achètent dans le commerce (grandes surfaces, centres de jardinage, producteurs spécialisés).
> Associations de culture: certaines espèces se protègent les unes les autres. L’odeur de la lavande dérange les ravageurs, par exemple. Les poireaux ou les oignons font fuir la mouche de la carotte; la plante nicandra chasse les mouches blanches, etc.
Delphine Gachet
jardins naturels
Préserver l’environnement
Se passer de produits chimiques présente de nombreux avantages:
> Certains pesticides composés de matière active (glyphosate, métaldéhyde, etc.) et d’additifs (épaississants, solvants, antimoussants) tuent un grand nombre d’organismes vivants. Mal utilisés, ils polluent le sol, l’eau et les nappes phréatiques, et peuvent également avoir un impact négatif sur la santé humaine.
> Le jardinage biologique est bon pour le sol et la biodiversité. L’addition de matières naturelles permet une aération de la terre, sa colonisation par des micro-organismes, la formation d’humus, etc.
> L’achat de graines et plantons bio d’origine suisse limite l’impact écologique lié au transport.
infos pratiques
Où et comment
Pour en savoir plus, «Le guide du jardin naturel» est disponible gratuitement auprès de la CIPEL (Commission internationale pour la protection des eaux du Léman):
> www.cipel.org - 022 363 46 69
Où trouver des graines, plantons, terreau bio et engrais naturels:
> www.biosem.ch - 032 855 14 86
> www.zollinger-samen.ch - 024 481 40 35
> www.jardin-des-senteurs.ch - 032 753 28 10
Certains produits sont également vendus en grandes surfaces.