En 2010, l’économie romande devrait retrouver un peu de son peps. Dès lors, n’est-ce pas le moment d’investir une petite partie de son argent dans les entreprises locales, afin de profiter de la lente mais progressive reprise des affaires et, du coup, de soutenir le mouvement?
«Nous prévoyons, en effet, une hausse du produit intérieur brut (PIB) de 0,9% en Suisse romande, cette année, indique Paul Coudret, de la Banque Cantonale Vaudoise. Et des secteurs, tels que le commerce de gros et de détail, les activités financières ainsi que les sociétés de haute technologie notamment, devraient obtenir de bons résultats.»
Un marché restreint
Il est toutefois hors de question d’acheter directement et de son propre chef des actions de Villars Holding (Restoshop sur les autoroutes notamment), de Swissquote, Kudelski ou Bobst, par exemple. L’opération est bien trop risquée pour un petit investisseur privé, à qui, comme toujours, nous conseillons d’opter pour des fonds de placement, car ils sont gérés par des professionnels et permettent de répartir, même un investissement de base modeste, entre divers titres, et donc de limiter la casse si l’un d’eux plonge.
Or, il n’existe pas de fonds d’actions orientés sur la Suisse romande. Le marché est trop petit, car seule une cinquantaine d’entreprises romandes sont cotées en Bourse (lire encadré).
En revanche, on trouve des fonds immobiliers ciblés sur la Suisse romande, tels La Foncière ou FIR. Tous deux figurent d’ailleurs dans le top ten de notre sélection mensuelle des fonds immobiliers (voir Les 100 meilleurs fonds).
Enfin, côté obligations, Berne et Genève, par exemple, en ont bien émis, mais leur échéance à plus de trois ans les rendent peu attractives. Actuellement, les experts recommandent, en effet, de choisir des obligations courant sur un à trois ans au maximum, car ils s’attendent à une remontée des taux d’intérêt (lire aussi TCF 1/2009).
Modérer le dosage
Investir en Suisse romande n’est donc pas chose aisée. Et même si cela avait été le cas, concentrer fortement ses placements sur cette petite région serait une mauvaise idée, car il est essentiel de bien diversifier son portefeuille, aussi sur le plan géographique.
«Un client pouvant supporter un risque moyen en francs suisses ne devrait pas investir plus de 5% à 10% de son capital en Suisse romande, conseille Renzo Bugliari, Sales Manager à Credit Suisse. Après l’analyse de ses besoins et de sa situation financière, nous l’inviterions à introduire plutôt des fonds suisses dans le noyau dur de son portefeuille, afin de mieux l’équilibrer, tout en restant un peu local. Le fonds en actions BGF Swiss Opportunities A2, par exemple, investit à l’échelle nationale, mais compte plusieurs sociétés romandes parmi ses positions principales, comme Givaudan ou Swatch Group. Puis, à titre de diversification, le Fonds CS Real Estate LivingPlus, pourrait être envisagé, car il est investi dans des immeubles pour séniors situés en partie sur l’Arc lémanique.»
Une petite lichette de Romandie, donc, mais rien de plus.
Joy Demeulemeester
Pour télécharger le graphique, se référer à l'encadré ci-contre.
Le premier indice romand
Depuis septembre 2009, l’économie romande a son propre indice boursier: l’IPER 30, soit l’Indice de performance des entreprises romandes. Il n’est toutefois pas très représentatif de l’activité globale de la région, car la grande majorité des sociétés ne sont pas cotées en Bourse. Mais, quand il aura pris un peu de bouteille, il sera utile pour comparer la performance d’une action romande à la tendance du marché. Précision: contrairement à de nombreux autres indices, il n’est pas possible d’investir sur l’IPER 30, car aucun fonds indiciel n’a été créé pour lui.